Extrait du journal

1. — Moscou vu de Londres Notre ami François Regel montrait hier que la conférence de Moscou ne pouvait et ne devait rien faire de valable. Les rap ports anglais semblent avouer quelle n'a rien fait de réel. Le chapitre dit de « décisions définitives » y transparaît petit et maigre, pâle .et chétil. Celui des résolutions de « principe » est un peu plus volumineux, comme n'en gageant à rien de pratique. Mais le plus nul est celui des « problèmes » dont les uns ont été renvoyés aux commissions, dont les autres « seront » réglés par voie diplomatique et dont un troisième lot porte l'étiquette : « problèmes que les délégués ont « résolus par un échange de vues » .' Echanger des vues et résoudre sont deux. Toute solution réelle unifie les vues, il n'est Elus nécessaire de les échanger. Qui se orne à les échanger en respecte les con tradictions, donc ne résout rien. Nous croyons sans pein^ que les trois hauts délégués ont « étudié » et même « <1 fond » la question de l'effort de guerre. Nous sommes plus sceptiques sur l'assertion que cette étude ait été faite « en toute franchise », comme le soutient le même officieux. Leur souci de « terminer la guer re au plus vite » est tout ce qu'il y a de plus naturel. De même croyons-nous que, si elle se termine à leur gré, ils s'efforceront de coopérer «dans leur intérêt propre». Mais si chacun de ces intérêts diverge, com me ils le font tous, terriblement, aujour d'hui? Il ne suffira pas d'oraisons jacula toires ni d'appels pathétiques à l'intérêt «des nations amies de 3a liberté». Qui dit liberté dit jeu de forces et de puissances, forces let puissances inégales. Cette guerre supposée victorieuse ne peut donc trancher l'inégalité d'un côté que pour la faire .reparaître de l'autre, etplusvivace ce qui, dès lors, ne pourra être résolu que par des guerres nouvelles. Appeler cela « le seul moyen qui permette de rétablir la paix » ne se borne pas à faire violence au sens des mots, cela annonce d'autres violences. On assure que l'Empire chinois a souscrit à cette vue de génie. Il eût été moins chinois de s'y refuser. Continuons à lire cet étonnant papier. Donc, les Grands Trois, Angleterre, Amé rique, Russie, étudieront «les problèmes...