Extrait du journal

I. Mauvais début Guillaume II disait aux Allemands t « Notre avenir est sur les flots ». .Mais par malheur pour eux, c'est là qu'est aussi le présent de l'Angleterre. L'unité morale de nos amis insulaires s'est faite, de tout temps par rapport à la Mer. Les Allemands auraient pu commencer la guerre par le bombardement aérien de Londres. Peut-être que Londres le leur eût -jjardonné moins difficilement que ce coup detorpille stupide et criminel, donné à des particuliers qui voguaient paisiblement à l'ouest des îles Hébrides à bord du paquet bot nommé l'Athenia. La barbare déloyauté de l'acte est faite pour répugner à tous les peuples civilisés. Mais elle eût pu être commise sur terre ou dans les airs. Avoir ainsi choisi de la commettre sur l'Océan montre de nouveau que ce qui manque le plus à l'Allemagne est, sans conteste, le bon sens et le juge ment. N'en tirons pas trop de confiance ! Sa chons même nous méfier de ce premier pronostic, si juste soit-il, — car l'animal n'est pas incapable de prendre conscience de ses fautes et même de les corriger. Mais le point doit être marqué. Nous commet* trions un acte de véritable faiblesse si nous oubliions de retrouver là un de nos plus anciens reproches contre l'Allema gne éternelle : sa confusion, sa démesure, son emportement passionné., II. En garde contre l'illusion 'L'éminent philosophe militaire qui signe Maurice Duval au Journal des Débats, y publie des considérations qu'il nous paraît indispensable de propager dans toutes les profondeurs de la nation fran çaise. En voici l'essentiel : Quant à l'avenir, ne nous faisons pas d'illusions. On ne réduit pas en un jour un ennemi sans foi ni loi, que ses propres excès acculeront à des résolutions déses pérées... 'Gardons-nous de nous hâter sous pré texte de gagner du temps; nous ne ferions qu'en perdre. La France doit ménager ses ressources et ne les dépenser qu'à bon escient" pour un rendement certain. Il faut voir plus loin que la guerre en Pologne. Ne douions pas que Hitler ait calculé ses plans. Ne marchons pas. à sa traîne, en retard d'une idée et d'un trimestre....