Extrait du journal

Tout le public informé connaît l'aven ture fiscale dont est victime M. Louis Mar tin, négociant à Sully-sur-Loire. On sait comment celui-ci, refusant de payer une indemnité indue, fut menacé d'une sai sie, et comment celle-ci, fixée au 7 mai, ne put avoir lieu, grâce à la population de Sully et aux Camelots du Roi de l'Or léanais. On n'a pas oublié, enfin, que le 1" juillet dernier, tandis que M. Louis Martin était à Orléans pour affaires, des policiers et des 'mécaniciens, flanqués d'un huissier, forcèrent son domicile pour enlever un camion qui, transporté à Or léans, devait y être mis en vente, aux en chères publiques, le mercredi 5 juillet. M. Louis Martin, à qui cette opération fut signifiée après coup, était en même temps sommé (cynisme admirable!) d'amener à cette vente tous les acquéreurs éventuels d'un bien qui lui avait été soustrait. Cet étrange procédé avait pour but d'éviter le renouvellement des protesta tions unanimes d'une population où M. Louis Martin ne compte que des amis. On espérait, en transportant à Orléans le lieu de la vente, pouvoir opérer en toute tran quillité, dans une ville où le cas de M. Louis Martin était, croyait-on, moins connu et où le déni de justice qu'on lui inflige soulèverait moins . d'indignation. Le percepteur de SulIy-sur-Loire, qui ne tenait pas à voir se renouveler sous ses fenêtres les manifestations du 7 mai, avait le plus grand intérêt à entourer de silence et de calme la mauvaise action qu'il avait résolu de consommer. iC'était le pire des calculs. On avait cru tabler sur l'atonie (bien connue d'une gran de ville du Centre, somnolente et pares seuse, disait-on, et indolente comme la Loire qui baigne ses murailles. On avait oublié de compter avec les Camelots du Roi. (Lire la suite en 2' page)...