Extrait du journal

l'amitié, peu d'hommes, je pense, auront pu les savourer, si intenses et complètes, que je les savoure depuis le début de cette extraordinaire aventure. C'est ainsi que du terrible malheur qui s'est abattu sur les parents du petit Philippe, le samedi 24 novembre 1923, est sorti un motif .d'espérance prochaine pour la grande Cause dont Philippe, Plateau et Berger ont été les martyrs féconds. Nous sommes donc sur le chemin de la victoire, qui est aussi celui de la Justice. La magistrature républicaine a prouvé qu'elle ne tenait plus aucun compte des principes élémentaires d'équité, ni même de jurisprudence, qui sont la principale garantie de l'ordre social. Elle s'est mon trée, dans son eervilisme cynique, plus anarchiste que la pire anarchie. Elle s'est faite politicienne et policière. Scherdlin et Pronharam se sont déshonorés. Cela en vain, et chacun peut voir que ce fut en vain. Plus que jamais, avec ' une vigueur accrue, je m'apprête à pour suivre les assassins de mon enfant, hauts contrôleurs, indicateurs, ou cannibales du Libertaire. Pins que jamais j'ai la certitude que le forfait le plus ' hideux des temps modernes emportera le régi me sans nom — la -démocratie — sur lequel il a pu champignonner. Par ailleurs, l'atmosphère est lourde, La trahison est de nouveau à l'œuvre, avec le même personnel à peu près qu'en 1914, notamment Caillaux et Malvy. La menace allemande revient, aggravée de la menace communiste, Moscou servant de fourrier à Berlin. La France a de nouveau besoin du labeur et de la vigi lance de tous ses enfants. Léon DAUDET....