Extrait du journal
qui ne sait rien, mais rien, des sujets dont il croit traiter. Ses dernières lignes de I'Aube portaient hier : Lors de cette crise (guerre d'Abyssinie), s'il n'y eut point de sanctions sérieuses de la part de la France et donc point d'éventualité de guerre, c'est parce que, à tort ou à raison, le peuple français, dans son immense majorité, n en voulait pas — je dis le peuple français, non les lecteurs de /'Action française — et qu'aucun gou vernement au monde ne les lui eût fait accepter, point du tout parce que M. Maur ras a menacé de mort certaines personnes. Ces personnes n'eussent-elles été l'objet d'aucun traitement de ce genre et M. Maur ras n'eût-il jamais existé, il est parfaite ment évident (!!) que, pour la raison que je viens de rappeler, la guerre n'eût pas eu lieu davantage. Il n'y a qu'un malheur à ces affirmations en l'air : au moment dont il est traité, les Français ne savaient absolument rien_ du mauvais coup des sanctions guerrières qui leur était préparé. A Genève, en septembre 1935, les man dataires du gouvernement anglais avaient une ligne de retraite constante : — Notre opinion publique ne comprendrait pas, no tre opinion publique n'admettrait pas... Il suffit de se reporter aux pièces pour véri fier que de tels propos étaient bien éloi gnés, aussi éloignés que possible, de l'es prit des mandataires de la France. Pour quoi? Parce qu'ils savaient mieux que per sonne que l'opinion française ne savait rien et ne s'occupait de rien de pareil, ni pour l'admettre, ni pour le rejeter. Dans le mois précédent, un Anglais puissant, lord Robert Cecil, avait envoyé 500.000 démarcheurs et obtenu près de 10 millions de signatures pour une péti tion en faveur des « sanctions sérieuses », des sanctions guerrières. Les Français l'ignoraient profondément et personne n'imaginait qu'il y eût le moindre péril de guerre en vue. Quand le moment fut venu d'y faire col laborer notre pays, que firent les grands cihefs de ce côté du détroit? Une pétition populaire comme celle de Londres? Une campagne de discours et de banquets? Un appel public à l'opinion dite publique? Oh! que non, et rien ,de pareil." M. Benda aurait dû s'en douter* on se méfiait. On préféra faire courir sous le manteau, dans les milieux prénommés « intellectuels franco-anglais », mais tous très stricte-...
À propos
Fondée en 1908, L’Action française est un journal d’extrême droite dirigée par Charles Maurras et interdit à la libération en 1944. Se gargarisant d’être « le journal du nationalisme intégral », la publication se veut le trait d’union entre les mouvements royalistes, nationalistes et antisémites.
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