Extrait du journal

vous, ne semblent être que dictons vagues et assez oubliés. Mais ici, où la race élue s'est depuis longtemps installée comme chez elle, servent de règles de conduite avec ces gens peu désires, mais qui ont réussi à se faire prendre pour nécessaires. « Instruit £t averti comme il l'est par l'humble expérience journalière ré pétée depuis des siècles, l'Alsacien, si on lui donnait un peu plus souvent voix au chapitre, ferait tout pour mettre hors de la portée du Juif les postes et les places que précisément on lui offre à Paris. « Aussi, lorsque l'élite de la presse fran çaise désigna les Juifs au pouvoir et les dénombra, l'Alsacien comprit d'emblée de quoi il retournait. Nous avons saisi la manœuvre juive dans toute son am pleur. Quand je dis : nous, il s'agit de tous les Alsaciens, — bourgeois, paysans, artisans, intellectuels. Et ces jours-ci, vous l'avez appris par vos amis de la ré gion : dans toute la -province, des manifes tations ont eu lieu, à Strasbourg, Sélestat, Colmar. « Le péril juif est à l'ordre du jour en Alsace. « Dire que des agents hitlériens sont à l'œuvre ne rend compte de rien, ne change rien à la situation. Il se peut qu'il y ait en Alsace comme ailleurs des agents d'Hit ler. Nous n'avons pas besoin d'eux pour être foncièrement, traditionnellement anti-Juifs. _ « L'A. F. touchera les Alsaciens au point vif de leur puissance de réaction chaque fois qu'elle s'occupera de ce sujet. Faitesle souvent, il y va du salut de mon pays et de notre patrie, la France : -nos popu lations savent qu'elles ont tout abandonné poui> Je Juif, à cause de lui. « Nos populations savent que leur de voir est grand, que leurs charges sont lourdes. Nos mères, nos femmes ont laissé ou allaient laisser leur foyer, leurs champs fertiles, mais aussi, mais surtout elles laissaient dans la plaine transformée en glacis leurs époux, leurs fils, soldats chargés de la défense du pays. « Savez-vous que les régiments d'infan terie de forteresse et frontaliers sont cons titués pour 30 0/0 d'Alsaciens (officiers et hommes de troupes.) C'est de la part de la France confiance bien placée. Mais nous voudrions que lorsque nous élevons la voix l'on sache'que c'est la voix de la province française la plus prospère, qui supporte le plus de charges de toutes sortes et que l'on sache bien surtout que c'est la voix de la province à qui l'on confie la défense du pays : la province qui, en cas de con flit, serait transformée en une vaste -ruine. S'il y a la guerre c'est son existence même qui est mise en question et peut-être l'a néantissement de la majeure partie de ses fils. « Or les Alsaciens sentent, ils voient, ils savent. _ « Ils feront tout pour que pareille, ruine soit évitée à leur pays. « Si la France se donne un gouverne ment fort, une solide armée, tous, tous les Alsaciens en seront heureux et appuie ront de toutes leurs forces un tel gouver nement. Mais si la faiblesse continue, ils Chercheront dans la faiblesse même leur salut et défendront le gouvernement qui, par des concessions sans fin, obtiendrait de l'Allemagne le sursis sauveur. Seule ment, ce serait a contre-cœur que mes compatriotes soutiendraient une telle poli tique; avec quelle ardeur nous désirons une France forte ! •« Ce que je dis là est très important, monsieur Maurras. , « Voulez-vous suivre, y voyant clair, la politique alsacienne? « Eh! bien, en voici l'ordre : :« 1° La question juive;...