Extrait du journal

nature d'un pacte militaire ne pouvait être admise ». C'est d'une clarté définitive, en effet. Les déclarations de M. Macdonald au su jet des dettes de guerre doivent nous laisser beaucoup plus perplexes. On doit se deman der si le cas n'est pas celui où tel est pris qui croyait prendre. M. Macdonald, nous l'avons vu, repousse toute relation entre le rapport des experts et notre propre dette. Mais la note du 9 juillet dit en termes explicites que la question de cette dette, jusqu'ici theorique, va entrer dans la phase pratique. Et le principe posé par l'Angle terre, c'est qu'elle doit tirer de ses créances une somme égale à celle qu'elle s'est engagée à rembourser aux Etats-Unis, soit 710 mil lions de livres sterling, environ 18 milliards de francs-or. C'est de tous ses débiteurs indistinctement, l'Allemagne comprise, que l'Angleterre en tend recevoir cette somme. Et il tombe sous le sens que ce qu'elle touchera de l'Alle magne sera autant que nous ne toucherons pas. Cette compensation est la seule qui puisse être désormais conçue. Il reste donc à savoir à combien la France sera taxée,. mais ce gui est sûr c'est que notre dette, qui dormait jusqu'à présent, se réveille, et nos finances n'avaient pas besoin de ce coup-là. Sans compter que la Trésorerie de Washing< ton sera sur ses gardes, elle aussi, et, poui que la créance anglaise sur la France ne soit pas privilégiée, ne manquera pas de présenter sa note. Il est donc à craindre que nous ayons, tout simplement, évoqué nousmêmes une affaire dont à peine un Français sur mille prenait l'existence au sérieux. Le jour où il faudra payer ce que personne en France n'avait le sentiment de devoir, on se dira avec amertume qu'un piège affreux nous a été tendu par M. Macdonald. — J. B....