Extrait du journal

A la veille du procès en diffamation ; qu'il a intenté au colonel de la Rocque, le duc Pozzo di Borgo adresse une « let tre à ceux qui furent Croix de Feu » que publie Choc en tête de son numéro d'au jourd'hui. Le duc Pozzo di Borgo commence par rappeler tout ce qu'il a fait pour les" Croix de Feu et pour La Rocque personnelle ment quand il le poussa à la présidence de l'organisation. Il cite ensuite quelques extraits de dis cours où La Rocque proclame avec élo quence l'indépendance des Croix de Feu et la sienne propre à l'égard des pouvoirs publics et des paragraphes du Flambeau dont la lecture est assurément plus édi fiante que la conduite publique et secrète du président des Croix de Feu. Malgré toute la série des étranges défail lances dont il avait été le témoin, le duc Pozzo di Borgo est resté fidèle à La Roc que... jusqu'au décret de dissolution que La Rocque, se contredisant une fois de plus, déclara publiquement avoir appelée d'e ses vœux. En juin 1936, écrit Pozzo di Borgo, devant l'écroulement de notre œuvre, je pensais que M. de La Rocque nous avait trahis par l'exer cice quotidien d'une habileté imbécile. En juin 1937, M. André Tardieu devait m'apprendre que M. de La Rocque avait trahi pour de l'argent. Mais, direz-vous, les Croix de Feu de par leurs statuts ne pouvaient pas être subven tionnés. En effet, et à ma connaissance, jamais ils ne reçurent la moindre subvention des pou voirs publics. Alors? Alors la vérité est atroce. M. de La Rocque a trafiqué de ses fonctions de chef des Croix de Feu et spéculé sur notre force et notre union pour satisfaire ses besoins d'argent personnels. Si j'ai péché, écrit le duc de Pozzo di Borgo, c'est bien par excès de loyalisme et non au jourd'hui par cette nécessaire exécution de celui que ses camarades de Saint^Cyr et de l'armée • avaient baptisé La Rocque-le-menteur. M. Ybarnegaray a accusé le duc Pozzo di Borgo de trahison. Je n'ai pas. plus « la mystique du chef v, répond-il, qu'il né l'avait lui-même lorsqu'il dénonça le général Nivelle à la tribune de la Chambre. Le général Nivelle fut peut-être un chef malheureux, mais le colonel de La Roc que, lui, ne prétendit au rôle de chef que pour satisfaire les besoins d'argent d'un homme îjesogneux. La Rocque a essayé de discréditer le duc Pozzo di Borgo en se .répandant sur son compte en calomnies dont il est fait justice. Les amis de La Rocque lui ont reproché d'avoir engagé sa campagne de salubrité à la veille des élections canto nales. Mais ce sont les attaques dont il était l'objet qui ont contraint La Rocque à publier une note recommandant l'union électorale à droite. Reste à savoir s'il maintiendra cette consigne jusqu'au scru tin ! Le duc termine alors en soulignant ce que le colonel de La Rocque a vendu pour un peu plus de trente deniers : vingt mille francs. Les morts du 6 février et les Croix de feu, Briscards et grands mutilés de la guerre sont alors évoqués....