Extrait du journal

Ceux qui trouvent dans la religion un soutien contre leurs faiblesses, dans la prière une consolation à leurs peines ; ceux qui ont conservé, au cœur les chers sou venirs du passé, de leur enfance, de leur mère...; ceux qui s'affligent de la dispari tion de tout ce qui a aidé notre France à devenir ce qu'elle fut dans le monde, ce qu'elle commence, hélas! à ne plus être, ne vont-ils pas s'unir pour réclamer qu'au moins une humble chapelle rappelle ces grandes choses et dise la place que tient encore chez nous ce que Jaurès lui-même a pu appeler « la chanson qui berce la misère humaine »? S'ils laissent faire, s'ils se taisent, c'est la consécration officielle, peut-être défini tive, de la plus injuste, de la plus impu dente, de la plus désastreuse des victoires, celle que soixante ans d'un effort pas sionné ont permis d'imposer aux Français l'abaissement de la religion, au nom de la Science. ' A , Car ceux qui ont tranché si audacieusement la question qui, depuis sa naissance, angoisse l'humanité, ont, en effet, cette prétention : c'est au nom de la science qu'ils parlent et nous défendent de croire. Comment, en ce siècle de lumières (?), se laisser prendre-encore à des superstitions! L'homme, créateur de la science, est le vrai maître du monde et n'a à se courber devant quoi que ce soit... L'argument est habile. Comment la foule résisterait-elle, alors que tant de quasi-mi racles ont presque érigé la religion de la science, quand celle-ci lui affirme qu'elle sait à quoi s'en tenir sur toutes choses et n'a trouvé aucun mystère au fond de ses cornues! Or, la science, la vraie science ne dit rien de pareil, car si un fait est sûr, c'est que, quant à la cause profonde des choses, nous ne connaissons rien à rien, pas même le pourquoi d'une pierre qui tombe : le principi de notre effort se borne à cons tater que telle cfhose se passe comme telle autre, que l'on n'a jamais expliquée d'ail leurs, ne faisant ainsi que reculer la dif ficulté, que la remettre à plus tard, un peu comme ces politiciens dont l'ambition se borne à bricoler le présent en sacrifiant l'avenir. , Ainsi, ce que la science a trouvé au fond de ses cornues, ce n'est pas cette ou trecuidante prétention qu'on affiche en son nom, c'est l'admiration respectueuse de tant de merveilles, et c'est la modestie. C'est ce qu'en une retentissante enquête menée en 19% à mon instigation par Ro...