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L’Action française, 16 octobre 1940

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L’Action française
16 octobre 1940


Extrait du journal

I. — L'unité d'abord Il me souvient du temps de ma vieille jeunesse où l'attention publique se porta sur les étonnantes qualités militaires de Jeanne d'Arc. Certains experts se montraient néanmoins assez réticents. Ce que des esprits de hauts valeur estimaient de tout premier ordre n'emporlàit pas un as sentiment complet. Les dissidents s'avouaient éblouis par tels et tels as pects des campagnes libératrices, mais ils n'adhéraient pas à l'éloge catégorique. • — Pourquoi ? demandais-je à l'un d'eux qui m'honorait de son amitié. C'est, nie répondait-il, que l'on ne comprend rien à un détail très grave. Orléans est délivré, les'trou pes royales sont maîtresses de faire une marche en avant que tout indi que. Les chefs de l'armée la récla ment. C'est la course à la mer. C'est la pointe sur cette Normandie où les forces françaises couperaient aux An glais la roule de leur pays et pour raient les décimer avant qu'ils aient pu s'embarquer. Tout indiquait et appuyait celle manœuvre : bon sens, expérience, raison, principes de l'art militaire. Or, quelqu'un s'y oppo se, et c'est Jeanne d'Arc. Fermement, obstinément. Elle n'admet pas que l'on parle d'autre chose que de Reims. C'est par sa volonté que l'on décide la marche au Nord-Est. Et, cependant, en sens contraire la marche au NordOuest, eût abrégé, qui sait ? de vingt ans, la campagne qui devait mettre l'Anglais hors de France. Comment cette faute énorme ne conseilleraitelle pas le doute sur le génie militaire de Jeanne d'Arc P Mon ami parlait en spécialiste et en technicien. Et j'admirais qu'un savant homme, si bien doué, pût ain si se laisser fourvoyer au détail des choses. -Car si: important que fût en 1/129 le..p.Qint_de.. vue militaire, ce n'était alors, comme aujourd'hui, que l'élément d'une situation plus complexe et plus vaste. Comment ne pas voir .que Jeanne d'Arc l'avait senti d'emblée ? Sa mission, ses voix, sa haute intelligence, servante du plus beau des bons sens, , ne la laissaient pas s'y tromper. Si dure que fût la conquête anglaise, ce n'était que l'ef fet de causes plus profondes qui n'au raient pas- disparu avec elle ; la con quête tenait à la division, à l'émiettement, îl l'affaiblissement et à l'anarchie de l'Etat, tous malheurs qui restaient eux-mêmes suspendus à l'affreuse crise d'autorité qui tenait à la discussion des droits du Dauphin. La France avait perdu sa tête et son cœur. Elle nç savait plus en qui se voir ni se penser dans le déchirement des factions. La guerre eût pu finir : non pas sans renaître tout aussitôt de divisions nouvelles dans lesquelles la...

À propos

Fondée en 1908, L’Action française est un journal d’extrême droite dirigée par Charles Maurras et interdit à la libération en 1944. Se gargarisant d’être « le journal du nationalisme intégral », la publication se veut le trait d’union entre les mouvements royalistes, nationalistes et antisémites.

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