Extrait du journal

évolution était faite. Je n'y avjais été pour rien. Il avait vu les choses et il avait conclu... D'autres peu à peu l'imitèrent Très peu nombreux tout d'abord. Puis une troupe. Puis une foule. Bientôt, hélas ! une armée. Car le fossé de sang, le fleu ve de sang ami et chéri qui coula en deçà de ces dates lointaines marque désor mais notre vie. Notre génération est en deuil pour toujours.- Mais ceux d'entre nous qui voyaient, qui savaient le drame de 191-4 et qui n'avaient cesse de crier en avant du malheur pour en prémunir la nation, ceux-là ne peuvent plus se séparer du désir âpre et de la volonté tenace d'ob tenir du destin que tant de maux soufferts ne l'aient pas été vainement et que le sacrifice des héros égorgés serve enfin, un jour.ou l'autre, à ce qu'ils ont voulu ! Comme on le voit, le souvenir, même en afflux violent, n'est jamais qu'un détour, c'est l'avenir qu'il fait, rejoindre. Je n'ai donc pas pu m'empêcher de conclure com me le plus grand des Barbares : — En avant par-dessus les tombeaux ! Et je l'ai répété à nos jeunes amis. CHARLES MAURRAS....