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L’Action française, 22 mars 1934

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L’Action française
22 mars 1934


Extrait du journal

Entre Paris, et Londres Les négociations commerciales entre la France et l'Angleterre sont interrompues et M. Lamoureux est revenu de sa , mission sans résultat. Lorsque, de voisin à ,voisin, on ne s?entend pas sur les tissus de soia et le charbon, il n'y a pas lieu d'être: sur pris qu'on s'entende aussi peu sur les arme ments. C'est pourtant un sujet sur lequel il sera plus facile de se mettre d'accord que sur l'autre. Le commerce e?t féroce. En argent, dit-on, pas d'amis. Les. questions d'argent peuvent encore se régler par l'éponge sur l'ardoise, l'abolition des dettes, l'oubli du passé. Le commerce, c'est le présent et l'avenir. C'est la concurrence pour le pain quotidien et pour la vie. C'est le. mouve ment. On a trop parlé de « l'interdépen dance » des peuples et de « l'économique » qui unit tandis que le « politique » oppose. Le contraire est bien plus vrai. Entre l'Angleterre et la France, les inté rêts politiques et même militaires se rap prochent mieux que les intérêts du négoce. En ce moment, le cabinet de Londres étudie la réponse du gouvernement français au mémoire britannique. Cette conversation continue alors que celle de M. Lamoureux et de M. Runciman est tombée. ■ La limitation des armements, il' n'est même pas besoin de ne pas y croire. Si l'on n'a pas de raisons d'armer, on n'armera pas. Un fait domine tout, l'Allemagne veut être forte. Et elle consent à limiter,, mais, au niveau qui lui convient et pour fixer une limite aux autres, c'est-à-dire pour éviter une course qui ne lui plaît pas plus qu'à personne, parce que, dans aucune course, personne, pas même elle, n'a la certitude de gagner. En fin de compte, c'est pour l'Alle magne seule que la limitation par accord mutuel peut avoir des avantages puisque nous y perdrions l'avance que nous, "avons encore. Quant au gouvernement britannique, il tient à une convention quelle " qu'elle sôit pourvu qu'il puisse dire aux électeurs qu'il en a obtenu une. L'entrain n'est pas grand. Autoriser l'accroissement de la puissance militaire allemande n'est une bonne affaire à aucun égard, pas même, dans certains renversements de circonstances et d'opinion, du point de vue électoral. Ni M. Edén, ni sir John Simon n'ont été, quoi qu'on pense, enchantés du discours de M. de Broqueville qui mettait largement les pieds dans un certain plat, celui que M. Mussolini avait préparé. C'est pourquoi rien ne nous empêche de dire ce que nous voulons et ce que nous ne voulons pas. Rien ne nous empêche sur tout de dire aux Anglais : « Nous aimons que vous ayez une marine, puissante. C'est une garantie pour la sécurité des mers. Si vous sentez le besoin d'une aviation, jl nous sera agréable que vous renforciez la vôtre. Et si vous aviez une armée bien équipée à nous envoyer en cas de péril,. nous en serions ravis. » — /. B....

À propos

Fondée en 1908, L’Action française est un journal d’extrême droite dirigée par Charles Maurras et interdit à la libération en 1944. Se gargarisant d’être « le journal du nationalisme intégral », la publication se veut le trait d’union entre les mouvements royalistes, nationalistes et antisémites.

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