Extrait du journal

Il était facile de le prévoir: on ne s'est pas entendu à Boulogne sur la répartition de l'indemnité allemande. Il y a trop de preneurs et qui ont tous de bonnes raisons. On délibérera encore sur les chiffres qui seront attribués à chacun. Veut-on se partager, quelque chose de réel ? C'est tout de même la première chose à savoir. Peu importent le montant des annuités et leur durée si les milliards ne sont qu'une illusion. Il semble que, cette fois, les experts financiers aient serré la question de plus près. Ils ont compris qu'au cune de leurs combinaisons n'avait de chan ces d'être vraiment productive si elle n'était appuyée par des garanties. On songerait à gager les annuités sur les recettes des douanes allemandes. C'est la bonne voie, mais il faut avancer encore. Prendre le produit des douanes allemand des en gage des annuités à verser par l'Allemagne, ce n'est plus une simple affaire financière. -C'est une affaire politique. A qui demandera-t-on cette aliénation de sou veraineté qui ne sera plus théorique, com me l'hypothèque générale dont parle le traité de Versailles, mais pratique? A une Allemagne dont le chancelier est M. Fehrenbach et sera peut-être demain le prince le Biilow. M. Fehrenbach, à l'Assemblée, de Weimar, avait prononcé, après la Ratification de lia paix, une allocution fameuse. Il en appelait à l'avenir, aux futures générations allemandes. Et voilà M. Fehrenbach devenu le chef du gouvernement de Berlin à l'heure où les experts financiers parlent d'une qua rantaine d'années comme du temps qu'il faudrait pour que l'Allemagne se libère. Cornment, durant cette longue période, administrerons-nous les douanes alleman des? Quelle garantie politique avons-nous que cette garantie financière subsistera et...