Extrait du journal

Les événements qui s'annoncent ou qui commencent en Egypte offrent sur plusieurs points de singulières ressemblances avec ceux qui se sont accomplis en 1882. Alors comme aujourd'hui, il s'agissait avant tout de protéger le canal de Suez, ce qui conduisit ■ l'Angleterre au bombardement d'Alexandrie, au débarquement d'un corps expéditionnaire et à l'occupation du Caire après la brève résistance d'Arabi pacha à Tel el Kébir. L'histoire de 1882 est connue. L'Angle terre invitait • la France à concourir avec elle à la défense du canal. Le gouverne ment d'alors, celui de M. de Freycinet, pro posait, de limiter l'intervention française à cette défense. Le Parlement français refusa, à la voix de M. Clemenceau, qui montra le danger sur notre frontière de l'Est. Le fait est que les difficultés diplomatiques soule vées par Bismarck disparurent comme par enchantement le jour où il fut décidé que la France s'abstiendrait. M. de Freycinet dit très bien, dans ses Souvenirs, que si personne, en 1882, ne s'est opposé à l'occupation de l'Egypte par les Anglais, c'est que personne n'avait le moyen de l'empêcher. « Les m'arines alle mande, autrichienne, italienne existaient > à peine ; la marine russe était relativement faible. L'Angleterre dominait les mers et pouvait envoyer des forces sur tel point du globe qu'il lui plaisait. » C'est encore plus vrai aujourd'hui. Car...