Extrait du journal

rienne en Autriche et dénonçait « l'apathie des puissances ». Il rappelait qu'il y a quelques mois « l'Angleterre, la France et 1 Italie ont affirmé par une déclaration leur volonté de protéger l'Autriche contre les entreprises de son grand voisin du Nord », Seulement « cette déclaration est res tée lettre morte », alors qu'une nouvelle offensive hitlérienne se dessine là-bas. ' M. Pierre Bernus, dans un post-scriptum à son article, signalait de graves nou velles venant de Vienne qui semblaient apporter confirmation de ce qu'il venait dire. L'article était, en effet, prophétique. Les événements les plus graves se sont dérou lés à Vienne dans l'après-midi d'hier : on en verra le détail plus loin. D'après les dépêches données comme officielles, le chancelier Dollfuss a été assassiné, et si les nazis qui s'étaient emparés du palais de la chancellerie ont été finalement ré duits à l'impuissance, ce serait après une capitulation en règle leur assurant l'im punité et leur transport à la frontière alle mande. D'après les dépêches de même source, c'est-à-dire qualifiées officielles, les nazis qui ont opère ce coup de main étaient peu nombreux : trois cents environ, dont cent cinquante seulement auraient envahi la chancellerie; on voit avec quelle audace ils ont opéré. Et, en fait, s'ils n'ont pas réussi à s'emparer du pouvoir, ils ont au moins supprimé celui à qui ils avaient voué une haine mortelle, et si ce que l'on annonce est vrai, c'est-à-dire s'ils se sont retirés sans être inquiétés, ils peuvent con sidérer qu'ils ont remporté un grand suc cès, succès qui les incitera très certaine ment à renouveler leur tentative. A coup sûr, l'Allemagne déclinera toute responsabilité dans 1 affaire; elle s'est...