Extrait du journal

REGRET... — Pour en avoir trop dit sur les affaires de la France, voilà que, depuis plus d'un mois, je néglige auprès de nos lecteurs les affaires de leur journal. Et cependant le journal n'a jamais plus importé à la France! Jamais il n'a été plus urgent d'avoir une Action française puis sante, partout présente, pour défendre les patrimoines de la patrie, tous également menacés. Le danger n'est pas d'aujourd'hui ni d'hier, mais la crise dans laquelle nous sommes entrés est, de plus en plus, une crise d'idées et de volontés : elle est, par conséquent, dans la dépendance directe des lumières de l'enseignement et de la propagande. Tout peut être perdu si on permet à l'ombre de se faire et si, par exemple, on laisse sans réplique, sans réplique forte, claire, pertinente, la grossière manœuvre par laquelle les Blum tentent de rejeter sur les uns ou sur les autres les responsa bilités de leur absurde gestion : montée des prix, cherté de la vie, tout le resteOn aura ou l'on n'aura pas de journées révolutionnaires, de chute verticale dans l'anarchie, selon que la France aura ou n'aura pas connu les avertissements, les éclaircissements auxquels sa raison et son cœur ont droit. uu LA SITUATION. — Il faut tout dire, la nécessité de crier misère ne me fait au cune obligation de dissimuler combien la situation devenait meilleure pour nous et se gâtait aussi pour l'ennemi public. D'abord, malgré la paupérisation et la prolétarisation des classes moyennes, dans lesquelles se recrute tout le gros de notre public, l'abonnement, que la ruine crois sante de beaucoup de foyers avait dimi nué, se relève dans des proportions im portantes. Il se relève spontanément. Il se relève aussi et surtout, en vertu de deux activités magnifiques : — celle (le Madame Léon Daudet et de sa belle équipé, si diligente, intelligente et dé vouée-; — celle de l'Association des Jeu nes Filles royalistes dont l'éloge n'est plus a faire, et qu'il faut saluer à propos du brillant Congrès qui s'ouvre aujourd'hui. Ces deux modèles de persévérance in génieuse et de-constante fidélité nous ont, à la lettre, redressés, soulevés et remis à flots. Il est • à peine utile de les supplier de continuer ! D'autant qu'un bon retour de la nature des choses s'en mêle un peu. Nous ga gnons et l'ennemi perd d'un autre côté. J'ai sous les yeux certains relevés de vente de journaux dans des villes petites et grandes. On serait ahuri de voir ce qui s'y passe : les journaux révolutionnaires (outre qu'ils se mangent entre eux), les plus importants d'entre eux, ceux que soutiennent toutes les forces de l'Etat et des partis qui dominent l'Etat, sont par fois égalés, ou dominés, ou carrément vaincus, par notre vente à nous... On peut dire ; quelle merveille ! Mais la merveille est là. Elle montre ce qu'il y a de solides espoirs enfouis au cœur du fond français. Ah! si les choses étaient laissées à elles-mêmes......