Extrait du journal

contre l'Italie. Nous ne sommes pas non plus des ennemis de son régime. Nous croyons que celui-ci ne gagne pas beau coup à montrer une impulsivité, une ataxie politique et morale qui seraient dignes des pires démocraties. Mais nous croyons aussi que l'Italie a toujours eu besoin d'être gardée contre le démon gibelin, contre le diable germaniste qui l'a toujours tentée. Elle est assez latine, elle est assez classi que pour voir le péril et le surmonter. Mais le péril existe. Nous ne l'avons pas sous-estimé. En septembre 1938, il y avait des jour nalistes, ardemment dévoués à l'idée de la guerre, de la guerre folle, de la guerre perdue, qui soutenaient que cette guerre serait victorieuse parce que jamais, non jamais, l'Italie, l'armée italienne, le cher peuple italien ne marcheraient contre la France. Si amis que nous fussions de l'Ita lie, nous étions d'un autre avis. Nous sa vions fort bien que le parti allemand était assez fort en Italie pour l'entraîner à l'offensive impie. L'agression de novem bre-décembre a vérifié ce pronostic. Mais nos bouillants confrères l'ont déjà oublié: — Voyez, disent-ils, votre Italie... Notre Italie est celle que nous avions qualifiée et qui leur eût joué, à eux, le pire tour, si le malheur de la France eût voulu que leur diagnostic insensé fût suivi. ! Charles MAURRAS....