Extrait du journal
Mes articles sur la motorisation des armées allemandes m'ont valu un abon dant courriel-. J'en détache la lettre que voici — dont je ne nommerai pas le signataire — mais dont la technicité m'a paru devoir intéresser qui de droit : Une invasion motorisée ne pourrait pas se faire avec des engins blindés capables de circuler en tous terrains, d'abord parce qu'ils seraient trop lents, trop facilement repévables, et aussi parce que leur capa cité de transport -est limitée à quelques hommes, quatre ou cinq au maximum par véhicule-char. Il faudrait donc 400 chars de coirbat pour transporter, en terrains variés, et nécessairement de nuit, 2.000 combattants avec armes, bagages, et muni tions très nombreuses. En admettant qu'une telle colonne puisse franchir la frontière par surprise, sans donner l'éveil, quand tout le monde est endormi (pas avant mi nuit), jusqu'où pourrait-elle aller dans la nuit sombre ? Même en terrains faciles, il g aurait suf fisamment d'obstacles naturels, fossés, haies, ruisseaux, pour qu'une telle expé dition ne soit .pas une rigolade : au petit jour une telle colonne aurait déjà bien perdu de sa force offensive et elle ne serait pas très éloignée de ses bases de départ. En supposant même qu'elle aurait pu passer absolument inaperçue jusqu'au jour (et cela semble d'ailleurs invraisemblable), une telle colonne devrait, à ce moment, se regrouper à la suite de l'inévitable pétau dière nocturne, et aller hardiment de l'a vant, juste au moment où elle se trouve rait attaquée par des troupes de couver ture, sans compter les tirs d'artillerie dont elle serait gratifiée par les ouvrages de la ligne Maginot; enfin elle aurait aussi à subir des bombardements aériens, car les avions allemands, même en possédant la maîtrise de l'air, n'empêcheraient pas nos appareils de placer quelques bombes très efficaces. Ce sont là les suppositions les plus favo rables à l'assaillant, car, en réalité, une telle attaque motorisée ne constituerait qu'un détail dans le dispositif d'attaque générale et l'alerte complète serait sans doute donnée peu après le passage de la frontière par les engins blindés de la colonne progressant en dehors des routes. Je ne crois pas beaucoup me tromper en supposant que six heures de marche nocturne seraient nécessaires à de tels assaillants pour pénétrer en France sur une profondeur de 10, 112 ou 15 kilomè tres au maximum, en tenant un front très étroit, large de quelques centaines de mètres tout au plus pour ne pas que ses éléments perdent le contact durant la nuit, et aussi pour ne pas trop attirer • l'attention, car il est évident que l'avance sur un large front multiplierait les risques d'échec. Pour toutes ces raisons, je ne crois pas à la possibilité d'une attaque motorisée par des engins circulant en dehors des routes, car il lui faudrait, au lever du jour, se regrouper, et faire face à notre défense. Quelques centaines d'obus de 75 et quelques douzaines de 155 auraient...
À propos
Fondée en 1908, L’Action française est un journal d’extrême droite dirigée par Charles Maurras et interdit à la libération en 1944. Se gargarisant d’être « le journal du nationalisme intégral », la publication se veut le trait d’union entre les mouvements royalistes, nationalistes et antisémites.
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