Extrait du journal

la grave information que nous avons don' née hier sur le tour de passe-passe grossier grâce auquel, envers et contre tout, le misérable Cot veut envoyer au gouver nement de Madrid les avions de l'Etat français. Le troc qu'il a imaginé, où une com mande nouvelle de 8 avions Bloch 130 doit être payée par la remise à la maison Potez, qui pourra ainsi les envoyer en Espagne, de 17 Potez 25 appartenant de puis longtemps à l'armée, ce troc peut être baptisé opération commerciale, c'est, au premier chef, une opération politique aux conséquences les plus graves. Or, comme nous l'avions prévu, nous sommes informés que les 17 avions Potes partiront aujourd'hui de Vaérodrome de Montdésir-Etampes. Il sera curieux de voir si Von a repeint sous leur ailes les cocardes tricolores effacées la semaine dernière. S'il en était ainsi, il y aurait là une grave forfaiture de plus, car ce ne serait qu'un subterfuge indigne pour leur permettre de traverser la France et de passer la frontière sans, attirer l'attention. Ces avions — (fêtait du moins les instructions d'hier — doivent passer] par Pau. Est-ce pour faciliter la coït* fusion qu'on a fait dire hier, dans lé Temps, qu'un service de surveillance par avions était établi sur la frontière pyrénéenne ? Le public français ne doit pas être dupe. Les 17 Potes ne peuvent faire, partie de ce service,' puisque, depuis, lundi, ils n'appartiennent plus aux. services de l'armée. Au surplus, en dépit des difficultés que nous avons multipliées sous les pas de la trahison, des envois de matériel de guerre ont, hélas! pu déjà être opérés. Quatre avions de bombardement sont partis de Marignane, il y a quelques jours. Est-ce ceux dont la radio de Barcelone et annoncé l'arrivée? _ i Dans la journée du 25 juillet, des cais-, ses de cartouches ont été chargées à Bordeaux sur un vapeur espagnol. Enfin, confirmant une information dêjât donnée par le Figaro, nous pouvons affirJ. mer que quatre canons de 75 et neuf cais* sons ont été expédiés de Bourges samedi soir, non, croyons-nous, à destination de Bordeaux, mais, selon les facilités, pour uii des trois ports : Nantes, Saint-Nazaire ou La Rochelle, où ce matériel sera embarqué aujourd'hui. Et il est exact aussi que, de Bourgesr, des munitions Z (obus à gaz) ont été di rigées vers l'ouest. On n'a pas démenti — et pour cause — Maurice PUJO. rester des étrangers dans notre pays. Mais, partout ailleurs, le changement aura l'avantage d'empêcher les Français de se reconnaître entre eux : ils ne pour-...