Extrait du journal

et opprimée. Les efforts qu'elle fait pour s'émanciper n'aboutissent et n'aboutiront qu'à renforcer ses chaînes et leurs durs anneaux. C'est ce qui explique et excuse, dans une certaine mesure, les innombra bles dramë3 de l'adultère et du ménage régulier auxquels nous assistons actuelle ment. Ces crimes, généralement affreux, sont des explosions et décompressions brutales dues à une longue contrainte an térieure. La femme est un mouton, que la tonte intempestive et renouvelée, que les mauvais traitements rendent enragé. Dans la Bretagne des terres, il arrive fréquemment ceci : une femme des champs ou de la ville, abrutie de coups, terrorisée, anéantie quotidiennement par un époux alcoolique et forcené, prend, un beau jour, sa résolution. Elle se saisit d'un pot d'eau brûlante, rampe, pendant la nuit, vers la couche du butor ronflant, et lui ébouillante la face et le crâne, dont elle fait ainsi une lanterne. A la ville, c'est le pistolet automatique qui rem place le pot d'eau ardente. Mais, dans l'un comme dans - l'autre cas, c'est l'homme-brute qui a commencé. Il y a aussi l'empoisonneuse, généralement liée, de la main gauche, à un médecin marron assez calé, et qui se débarrasse, par éta pes toxiques, de celui qui désole sa pau vre vie. Mais ici, la perversité scélérate intervient, au lieu que l'ébouillantemènt pendant le sommeil est, après une longue période de tourments immérités, comme l'exécution d'>un jugement motive, d un « attendu » de choix. La solution du problème de la femme dans la société contemporaine, comme celui de la natalité, comme celui de l'heritage (que dévore l'impôt), est incom patible avec la féroce démocratie, niveleuse et quantitative. C'est la conclusion politique de*mon livre; et je suis sûr qu'après- m'avoir lu,. les femmes--de France et de quelques autres pays seront entièrement de mon, avis. J'ai jeté mon cri en leur faveur. Qu'elles y fassent écho! Léon DAUDET. nTiiirimiHiHiDtiiiiiuikuiiniiKitiiiiiuiniiuiiiiimiiiiiiiiiutimYUii*...