Extrait du journal
I. L'utilité d'une Censure Comme le fait observer le plus suave de nos confrères, l'éminent ■Buré, nous avons été, en 1939, com me en 1914, les premiers à demander une censure de la presse. Du moment que l'on s'inquiétait des rapports de l'opinion et de la défense nationale, il était convenable et juste que le gouvernement nous lût le premier pour éliminer soit les informa tions, soit les idées que, sous sa respon sabilité, il pouvait trouver dangereuses. Mais cela supposait, de sa part, certain travail d'analyse et de discrimination. Si •médiocre et souvent fanatique et passion née qu'ait été la censure de la dernière guerre, il faut lui rendre cette justice : elle savait lire, elle savait distinguer ici trois lignes, là un paragraphe, plus loin un long développement ou une petite inci dente sur quoi la politique officielle trou vait à redire. Bref, elle se donnait de la peine, ses fonctionnaires gagnaient leur vie. On a été beaucoup plus sommaire hier soir. Dans ma suite d'articles où des idées très variées étaient les unes touchées d'un trait rapide, les autres définies, commen tées, discutées, amendées, ils ont procédé par suppression générale, totale et même totalitaire. C'était plus vite fait. C'était peut-être aussi plus beau, plus dictateur, plus empereur. Mai*, c'était moins clair. Si l'on part de l'honnête définition de la cen sure, considérée comme un moyen de met tre le gouvernement et la presse d'accord, la méthode ne donne aucune indication à la presse ni, par conséquent, aucun profit au gouvernement en tant qu'administrateur d'intérêts publics. Cependant, ces indications sont dues. Les fonctionnaires de la censure doivent avoir reçu des instructions du gouverne ment leur disant ce qu'il veut et ce qu'il ne veut pas. S'ils en ont, qu'ils les ap pliquent avec précision, en détail.S'ils n'en ont pas, leur conscience doit leur faire un devoir de les réclamer. Je ne sais pas si ces observations de bon sens pourront parvenir au public de ce pays libre. La méthode totalitaire peut les arrêter en chemin. Elles auront eu, néanmoins, leur utilité, en passant sous les yeux de ceux qui devront y recon naître la leçon du jus'e et du vrai. II. Faisons le point : — Si c'est la guerre ? Je tire ma montre. A minuit et demi, nous ne sommes pas à la guerre. Peupie libre, comme on le dit et comme on l'écrit, nous ne pouvons moins faire que de conti nuer à délibérer de notre avenir. Nous pensons donc aux conditions de la guerre tet à celles de la paix, risqués de...
À propos
Fondée en 1908, L’Action française est un journal d’extrême droite dirigée par Charles Maurras et interdit à la libération en 1944. Se gargarisant d’être « le journal du nationalisme intégral », la publication se veut le trait d’union entre les mouvements royalistes, nationalistes et antisémites.
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