Extrait du journal

Voici le texte du discours que Léon Daudet ■ devait prononcer hier soir à Magi'c-City et qui a été lu par son fils *François ; Cher Maurras, Lien cher ami, Ceux qui, depuis trente ans, annoncent chaque semaine notre brouille et notre séparation pourraient croire, en ne me voyant pas près de vous, ce soir, où vous recevez la coûronne civique, que leur vœu le. plus cher est exaucé. Hélas ! il n'en est rien. Mon absence est due à la grippe, mais ma pensée fraternelle sera près de vous comme toujours et plus que jamais, parce que la guerre menace et parce que vous êtes, à l'heure actuelle, en France, le seul, l'unique rempart de la Paix. Quand nous avons fondé notre quoti dien, dans des conditions bien modestes, notre* préoccupation immédiate était de mettre les Français en garde contre les projets allemands et ceux qui, chez nous les favorisaient. Vous nous aviez appris aux uns et aux autres, la nécessité de la Monarchie, du régime qui avait fait la France avec toute la série des Capétiens, puis qui, après les guerres révolution naires et napoléonniennes l'avait refaite, restaurée ? Comme vous l'aviez, comme nous l'avions prédite la guerre est venue, avec l'hécatombe due au régime inhumain de dix-sept cent mille jeunes Français « couchés froids et sanglants sur leur terre mal défendue ». Il y a quelques mois, ' au moment des sanctions contre l'Italie, que préconisait follement M. Eden, la guerre revenait. Elle était à nos portes, du fait de. la hideuse, et stupide démocratie. Vous l'avez écartée miraculeusement en mena çant de la plus humble des armes, le cou teau de cuisine, les chiens sanguinaires du Parlement. Le sentiment le plus vif dés parlementaires, que je connais bien, ayant vécu parmi eux, c'est la peur. Vous avez fait peur, voua avez donné la? coli que verte, la plus redoutable, à ceux jd'entre eux, nommément désignés, qui...