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L’Action française, 31 décembre 1919

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L’Action française
31 décembre 1919


Extrait du journal

L'Allemagne nous donne en ce moment une petite leçon de choses Qui ne doit pas être négligée. M. de Lersner a subordonné la signature du protocole à une condition: les Alliés garantiront par écrit qu'ils sont prêts à réduire la quantité du matériel exigé en compensation de Scapa-Flow quand les résultats de l'enquête prescrite à ce sujet seront connus. On voit que les Allemands ne se contentent pas de promesses verbales. Il leur faut des textes. C'est le signe qu'ils ne manqueront pas de se servir de tous les articles du traité qui leur sont favora bles et que, dans les autres, ils ne perdront rien de ce qui est faible ou imprécis. Ce traité, on compte qu'il entrera enfin en vigueur d'ici une huitaine de jours. A partir de ce moment-là, pour appliquer la paix de Versailles, il faudra l'interpréter. Et nous ne serons pas seulement deux. Nous serons au moins trois ou quatre. Les juristes d'Allemagne auront un vaste champ pour déployer leur génie de contestation. Ils s'a dresseront tantôt aux uns tantôt aux autres, s'armant selon le. cas du droit romain ou du OQUtumier germanique. Attendons-nous à de longues chicanes, Nous en aurons sur tout sur la question d'argent. L'Allemagne, selon le mot heureux de M. Liesse, n'est pas astreinte à la « discipline de l'échéance », sauf pour les provisions déjà fixées. L'ab sence de cette discipline se fera sentir par un redoublement de difficultés. II n'en est donc que plus important de ne pas laisser les circonstances ajouter de l'incertitude aux incertitudes et accroître la matière sur laquelle s'exercera la chicane des vaincus. La paix entrera en vigueur sans que les Etats-Unis l'aient ratifiée. Quand la ratification du Sénat viendrai elle comportera inévitablement les réserves sur lesquelles les deux partis en présence se seront entendus à la suite du compromis que nous avons toujours annoncé. Ces ré serves, il faudra que l'Allemagne les ac cepte comme les Alliés les accepteront euxmêmes. Elles ne doivent ouvrir à l'Allema gne la possibilité d'aucune discussion. Et cela aurait besoin d'être précisé par écrit, selon la précaution dont M. de Lersner vient de donner l'exemple. Si, de notre côté, nous négligeons une précaution d'un caractère infiniment plus grave, par un scrupule mal placé à l'égard des Etats-Unis, aussi inté ressés que nous à ne pas donner prise aux Allemands, c'est un oubli qu'on ne tardera pas à regretter. — J. B....

À propos

Fondée en 1908, L’Action française est un journal d’extrême droite dirigée par Charles Maurras et interdit à la libération en 1944. Se gargarisant d’être « le journal du nationalisme intégral », la publication se veut le trait d’union entre les mouvements royalistes, nationalistes et antisémites.

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