Extrait du journal
Catholiques et Théophilantropes. L’orgueil, la haine et l’envie forment le caractère distinctif des prêtres catholiques en général, et. leur haine a ceci de remarquable quelle elle est inextinguible. Il est bon de reproduire, de teins en teins, celle vérité, pour achever d anéantir ce qui leur reste d’influence, surtout lorsque ces mêmes prêtres blasphèment dans son berceau une institution simple, sublime et vraiment digne du grand Être. Les mêmes manoeuvres qu’ils employèrent si longtemps contre les calvinistes, ils les renouvellent aujourd’hui contre les théophilantropes , et s’il ne tient qu’a leur bonne volonté , ils arriveront aux mêmes résultats. Rappelions une partie des maux qu’ils firent à la France monarchie , à l’occasion du calvinisme, afin d’empêcher celui qu’ils feraient dans la France république , à l’occasion des théophilantropes. A la vérité, je ne puis que retracer des faits connus, des époques célèbres ; qu'importe? L’histoire, qui n’est qu’un roman pour les trois quarts des hommes, prophétise l’avenir à ceux qui la méditent. Ce n'est point assez de savoir, par exemple, que le massacre de cent mille Français, en une seule nuit, l’émigration d’un million d’autres , sous le règne de ce Louis qu’on nomme Grand, furent l’ouvrage de ces hommes qui , les bras teints de sang, se disent les ministres d'un dieu de paix ; il faut remonter à la source de ces événement, et par l'intérêt des détails, rajeunir l'exécration des siècles qui passeront sur eux. Dès longtemps, avant la Saint-.îarthélemy, les prêtres avaient eu soin d’allumer et de nourrir la haine des catholiques contre les protestons; ces maximes qui arment l’assassin , qui sanctifiant le meurtre, qui décernent aux parricides la palme du martyre, retentissaient d’un bout du royaume à l’autre, dans les chaires, les confessionnaux, et dans toutes les productions du teins. Mon , s’écrie un historien , ni Médicis et ses sicaires, ni les Guises et leurs a gens, ni toutes les puissances conjurées contre la France n auraient pu réussir, s’ils ne s’étaient servi du nom magique de religion, si à renseignement public confié à des hommes vendus, on n’avait joint un ministère plus redoutable , celui des consciences. L’histoire nous a conservé, pour les vouer à l’infamie, les noms de ces prédicateurs qui fomentèrent si long-tcius les fureurs de la ligue, d’un Christ in à qui ses violentes déclamations valurent le surnom de Dé— masthè.nes chrétien; d’un Hamilton, curé de SaintCômc, qui, ajoutant à tous ses crimes celui de se transformer en bourreau, souilla le temple de la justice du meurtre des magistrats; d’un Lincestre, curé de SaintGcrvais, d’un Guarini, qui firent jurer aux Parisiens de fermer jusqu’à la denier goutte de leur sang pour détrôner Henri HT, «t de ne jamais reconnaître Bourbon , te eût-il catholique. Le corde lier Pnnigarole commentait toujours ses sermons par ce cri séditieux: La guerre,...
À propos
L’Ami des lois est un journal révolutionnaire jacobin fondé par François-Martin Poultier. D’une grande influence, avec plus de 5000 abonnés, le Directoire essaya à plusieurs reprises, sans succès, d’acheter Poultier au moyen de subventions, parvenant uniquement à intégrer quelques articles dûment légendés. Une partie de ses pages, assez importante pour l’époque, était consacrée à la publicité, et elles étaient à destination des républicains fortunés.
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