Extrait du journal

Même avant l’apparition de l’aviation, l’organisation d’un haut nom; maniement capable de régler dès le : temps de paix la répartition des ressources entre l’armée et la marine, • de concevoir leur emploi du temps de guerre et de les y préparer, et, la guerre venue, de conduire l’ensemble des opérations d’une manière logique et concordante, n’a presque jamais été réalisée. L’apparition des forces aériennes, leur rapide et incessant développement, l’influence de plus en plus capitale qu’elles sont susceptibles de prendre dès maintenano sur la décision de la guerre, ont encore compliqué le problème. Même les souverains les plus absolus ont été plus ou moins a ce point de vue dans la dépendance de leurs ministres et aux prises avec les luttes d’influence et d’ambition de ceuxci qu’ils étaient seuls à départager. Aujourd’hui où les luttes armées entre nations mettent en jeu leurs forces vives de toute nature, et où l’aviation part dès la déclaration de guerre — certains disent même avant celle-ci ou sans qu’on recoure à cette formalité — porter la dévastation au loin sur le territoire adverse en passant au-dessus des frontières les mieux fortifiées et des armées qui les défendent, cette question de l’organisation du haut commandement est devenue plus vitale que jamais. Si riche que soit un pays, quelles que soient ses ressources en hommes et en matières premières, quelles que soient sa puissance technique et industrielle, tout le début de la grave partie qu’est une guerre, est déjà joué dès le temps de paix par la conception de la nature des forces militaires à créer, par la répartition des crédits entre l’armée, la marine...