Extrait du journal

C’était le 10 avril de cette année. Le printemps montrait timidement encore le bout de son nez ; aux arbres de pâles bourgeons trouaient l’écorce ; sur le trottoir de cette avenue de Versailles, le soleil tombait tiède et blanc. Il était 3 heures de l’après-midi. Une foule affairée animait la rue. Soudain, une fusillade retentit, des cris, une fuite de gens surpris par les détonations rageuses, puis un vieillard, l’air tranquille, un peu pâle seulement, se tenant immobile, l’arme entore fumante à la main ; près de lui, un homme plus jeune, écroulé, perdant son sang avec abondance, et sur le visage duquel la mort avait déjà tordu son paraphe de douleur....