Extrait du journal

Je ne chercherai pas chicane à Léon Blum sur son discours. Il a certainement plus souffert à le prononcer que nous, membres de l'opposition, à le lire. Sous chaque phrase, enrobée de brumes et de réticences, sous chaque aveu, imposé par les évidences et par les faits, sous chaque reniement camouflé des promesses électorales, sous chaque parole amère, sous chaque signe de faiblesse et de fatigue, on sent gronder la colère d’un orgueil vaincu en même temps que la haine pour ceux qui ont eu raison et la souffrance d'un homme qui se voit obligé de démolir de ses propres mains l'édifice d'idéolog’es, d'illusions et de folies qu'il avait mis des années à bâtir....