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L’Ami du peuple, 12 mai 1932

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L’Ami du peuple
12 mai 1932


Extrait du journal

Voilà qui rient pas de jeu. Il est admis , en effet que les injures qu’on a échangées ne comptent plus quand la période éden- \ orale est terminée. A-t-on jamais vu des boxeurs se sauter à la gorge quand ils descendent du ring ? Pourtant ils ne se sont pas ménagés pendant le match. Mais cela faisait partie de leur métier qui est de terrasser l’adversaire. De même pour les candidats. Leur programme, c’est de faire toucher les épaules l’autre. Pour ma part, je n’apprécie guère cette façon de faire, j’aime mieux que l’on me propose de voter pour quelque chose, pour une doctrine, pour une opinion, que de voter seulement contre quelqu’un. Mais, puisque les usages électoraux veulent qu’il en soit ainsi et qu’il n’y ait pas de coup défendu, il faut en prendre son parti et ne pas se fâcher quand on s est fait tram- > ter de vendu ou d’escroc....
L'Ami du peuple (1928-1937)

À propos

L’Ami du peuple est un quotidien français fondé par le parfumeur François Coty, en vue de contrebalancer l’influence de L’Humanité, qu’il jugeait « trop communiste ». Son très faible coût le destine aux classes moyennes, à la petite bourgeoisie, aux retraités et aux anciens combattants, un large groupe lui permettant d’atteindre un million de lecteurs en 1930, mais suscitant aussi l’hostilité d’autres journaux parisiens – qui vont poursuivre Coty, sans succès.
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