Extrait du journal

Les deux victimes du coup de force allemand et l’un seulement des garants de Locarno, vont donc se réunir cour déplorer l’occupation de la Rhénanie et constater le danger que fait courir à la paix générale l’acte brutal du 7 mars. Le seul fait que cette consultation ait lieu, estime-t-on au Quai d’Orsay, constitue un succès français, car les sombres perspectives de la situation internationale ne permettaient pas d’ajourner un tel examen, comme l’aurait voulu le gouvernement britannique. Sans doute, mais que peut-il sortir du colloque de Londres, en l’absence de l’Italie qui n’est pas seulement un des garants du respect de notre frontière, mais surtout un des éléments déterminants de la politique européenne ? On pense probablement se borner à un échange de vues assez superficiel, pour sauver la face, et renvoyer toute la question à la conférence générale de septembre. Ce serait ainsi une nouvelle conférence de Locarno qui s’ouvrirait à Bruxelles, la réunion de Londres n’étant qu’un prologue sans conséquence. Et c'est ici que notre diplomatie commet une grave erreur....