Extrait du journal
l’opinion publique, l’organe de mécontentements qu’ils supposent exister. L’accusation a été formulée par M. le comte de Cavour dont le discours nous semble se réduire à ceci : « Tout va mal en Italie, car le Pape ne » se maintient à Rome qu’appuyé sur les baïon» nettes françaises qui l’y ont rétabli; l’ordre-ne » règne dans les Légations et à Parme, qu’au » moyen de l’intervention armée de l’Autriche, et » pour ne ptts tomber de son trôtie chancelant, le » roi de Naples est contraint de recourir à des me» sures d’une rigueur excessive. » S’il eût osé exprimer sa pensée tout entière, le ministre sarde aurait ajouté : « Le Piémont se » trouve à l’étroit dans l’espace restreint qu’il » occupe sur la carte d’Europe. Si l’Autriche te» nait moins à Milan et à Venise, et si le Pape >> voulait bien se contenter de la Romagne, rien • ne nous empêcherait de monter bientôt au rang » de grande Puissance. C’est le prix que nous en» tendons attacher au concours armé que nous » avons prêté à la France et à la Grande-Bretagne » dans la guerre qui vient de finir. » Mais comme il n’était guère possible de se mé prendre sur les dispositions des cours de Vienne et de Rome, M. de Cavour a jugé prudent de se renfermer dans les accusations vagues et généra les que nous venons d’analyser. L’Angleterre, en cette occurrence, s'est montrée fidèle à ses antécédents et à ses intérêts. Non-seu lement elle a applaudi au langage du plénipo tentiaire sarde, mais elle a énergiquement ap puyé et les griefs dont il se faisait l’interprète, et les mesures étranges qu’il proposait comme de vant remédier au mal. Cette conduite né saurait nous surprendre. Nous ne pouvons nous étonner qu’une Puissance protestante fasse bon marché des intérêts catholiques. Nous comprenons également sa prédilection pour un ordre de choses plus fa vorable à cette propagande biblique qui, dans le monde entier, prépare les voies à sa propagande commerciale ; pour un ordre de choses qui, à un jour et à un moment donnés, lui permettrait de prendre pied dans les Légations et dans la Sicile, comme elle a pris piet), jadis à Gibraltar et à Malte. Et pourtant, lorsque nous l’entendons re procher si amèrement aux Gouvernements Italiens ce qu’elle appelle leur déplorable administration, ne serions-nous pas fondés à lui demander à notre tour ce que pense de l’administration anglaise cette Irfhnde dont les populations opprimées, sont obligées d'émigrer en masse et de traverser l’Océan pour échapper à la misère qui les dévore dans leur pays, grâce à l’avarice et à l’oppres sion britanniques. Mais revenons à M. de Cavour. Qu’aurait-il ré pliqué aux représentants des souverains traduits par lui devant un tribunal dont la compétence était peut-être contestable, si appelés au sein du Congrès, ils lui avaient fait cette réponse : » Le mal » que vous usurpez la mission de signaler ici, » c’est vous-même qui l’ayant rendu nécessaire, » devez en porter la responsabilité devant Dieu et » devant les hommes. Si, au lieu de donner cha» que jour de nouveaux gages à la révolution dont » les agents sillonnent toutes les routes de l’Italie, » vous eussiez montré vis-à-vis d’elle l’attitude dont » la France et l’Autriche vous donnaient l'exem» pie ; si au lieu de déchirer violemment les concor» dats et les traités qui vous liaient d’honneur et en » conscience, vous eussiez fait gloire d'en assurer » le respect contre les exigences insatiables des » révolutionnaires ; si, au lieu de continuer à vous » bercer de ces illusions ambitieuses qu’il eût été » sage de laisser ensevelies dans les champs de » Novarre, vous eussiez su prendre l'initiative...
À propos
La Gazette de France refusant de publier l’adoption de la deuxième République à la suite des Journées de février, Adrien Lavalette fonde son propre journal une semaine plus tard, le 1er mars 1848. En quelques semaines, L’Assemblée nationale devient alors la voix la plus forte du camp révolutionnaire. Suspendu plusieurs fois, le journal est contraint de changer de nom. Il devient Le Spectateur en 1857, mais est interdit dès l’année suivante à la suite de l’attentat d’Orsini.
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