Extrait du journal

Paris, 3 mai. Le Moniteur publie une lettre et un rapport du général Canrobert, en date des 16 et 17 avril, sur les opérations du siège de Sébastopol. La Gazette de Londres publiait hier deux rap ports : Vim de lord Raglan, l’autre de l’inspec teur général des hôpitaux anglais, tous les deux en date du 17 avril. Il résulte du rapport de l’ins pecteur général des hôpitaux que l'état sanitaire de l’armée anglaise continue de s’améliorer, et que la mortalité résultant des maladies diminue. Les maladies dominantes sont la fièvre et les inflammations d’intestins ; mais leur intensité est moins grande. La cavalerie jouit d’une ex cellente santé, et dans une semaine il n’y a eu qu’un malade sur 1,880 hommes. Les diverses ambulances et les hôpitaux peuvent recevoir 1,651 hommes. Les rations sont abondantes et bonnes, et pendant la semaine les soldats ont eu trois fois du pain frais. Nous reproduisons plus loin le rapport de lord Raglan, ainsi que la lettre et le rapport du général Canrobert. Le ÜUorniny-Post conclut de l’insuccès du der nier bombardement de Sébastopol qu’il faut re noncer à prendre la place par le côté Sud. « On s comprend difficilement, dit l’organe du premier b ministre anglais, que Sébastopol se rende, tant - que la route du Nord est ouverte et que les con• vois d’hommes ainsi que de munitions peuvent i y entrer sans obstacle. Rien des personnes ont • d’abord exprimé des doutes sur un point, à sa» voir s’il était prudent d'ouvrir nos tranchées au b Sud, et nous voyons par l’expérience que ces b doutes n’étaient pas mal fondés, il a été fait b deux tentatives, l’une le 17 octobre, et l’autre » le 9 avril; ni l’une ni l’autre n’ont pleinement b répondu à l’attente générale ou aux fins de b Ja guerre. Donc, à moins que nous n’appres nions qu’il a été obtenu un avantage bien b marqué, il faudra que les gouvernements al• liés prennent de plus puissantes mesures et b qu’ils les poursuivent jusqu’au bout par un > déploiement de forces plus en harmonie avec b la fermeté de leurs résolutions et le haut rang • que les deux nations occupent. L’Angleterre et b la France se sont jetées dans la guerre; c’est à b elles à prouver qu’elles peuvent et veulen b tout à la fois faire ce qu’elles ont proclamé être b essentiel à la paix du monde. Avec des armées t suffisamment nombreuses, rien n’est à redouter. b Les alliés ont infiniment d'avantages sur la • Russie pour les moyens de transport d’hommes » et de matériel, et s’ils savent bien s’en servir, ils » peuvent débarquer des troupes en nombre suf fisant pour détruire l’armée qui occupe actuel» lement la Crimée, et lui fermer complètement » la sortie et l’entrée au Nord de Sébastopol. » D’après une correspondance d’IléligoLnd qu’on lira plus loin, le gouvernement anglais paraît avoir renoncé à établir, dans cette île, le dépôt de recrutement d’une légion étrangère. Le correspondant de la Gazette de Coloyne lui écrit de Vienne, 29 avril, qu’il est vrai que le comte de Buol a appuyé, dans la séance du 21, les propositions des puissances occidentales. Mais, d’autre part, il est naturel que, tenant compte des éventualités de la guerre et de la dé pense de 225 millions de florins, égale à la tota lité des revenus de l’Etat, que coûterait annuel lement l’entretien de l’armée, l’Autriche ne veuille pas s’engager à la légère. C’est ce qui i » i —■...