Extrait du journal
lien à la famille ; elle inspirait aux travailleurs le dégoût des plaisirs vicieux, le sentiment de l’ordre et l’amour de la tranquillité publique. C’était un placement sûr pour les petites économies, une ressource certaine* pour le chômage et. les maladies. Et maintenant, l’institution de la caisse d’épargne est pour longtemps désorganisée et peut-être à jamais compromise. 11 faudra la reconstituer, n’en doutez pas. Vous avez augmente* l’intérêt ; c’est encore un mauvais con seil; le peuple dit déjà que cet intérêt est un leurre pour con server ses fonds. Par là, vous ne retiendrez point ceux qui ont besoin, et vous augmentez la peur de ceux qui craignent. Et puis, quelle est cette menace? Vous écrivez, en parlant des rentes et des bons du très qui représentent le dépôt, « peut-être le gouvernement aurait pu » dire aux créanciers des caisses d’épargne : Voilà le gage que » vous laisse le gouvernement en qui vous aviez place votre » confiance ; reprenez-le ; ce moyen de résoudre la difficulté » n’était pas injuste, il était facile. » Mais ce doute seul, cette pensée, c’est le premier pas dans la banqueroute générale. Sachez le bien, les créanciers des cais ses d’épargnes n’ont point placé leurs économies sur les gou vernemens qui passent, mais sur l’Etat qui est impérissable. Ce que vous dites du gage des caisses d’épargne pourrait s’appliquer aux bons du trésor, aux rentes sur l’Etat, et ce que vous regardiez comme licite pour vous au sujet des créations de rente et des obligations du gouvernement passé, h* gouverne ment qui vous suivra pourrait à plus forte raison le dire de l’emprunt que vous allez contracter. C’est vous fermer toutes les bourses, et Dieu veuille que vous n’ayez point à vous repentir, et la France avec vous, de toutes eès rédactions compromettantes qui ni* sont point réviséespar un conseil avant de paraître. Vous remboursez intégralement les sommes au-dessous de 100 fr. Cette mesure est prudente. Au-dessous de 1,000 fr„ vous donnez encore 100 francs, puis vous imposez des bons du trésor à 4 mois d’échéance et la moitié en rentes sur l’Etat. Au-dessus de 1,000 francs, encore 100 francs en espèces, puis moitié en bons à six mois et moitié on rentes•’> ()[0 au pair. Mais oubliez-vous donc que ces rentes valent aujourd’hui"."), cl que demain peut-être elles ne vaudront plus que 30. C’est un véritable arrangement de créanciers. C’est le maximum im posé sur la petite fortune de l’ouvrier, sur un dépôt sacré à tant de titres....
À propos
La Gazette de France refusant de publier l’adoption de la deuxième République à la suite des Journées de février, Adrien Lavalette fonde son propre journal une semaine plus tard, le 1er mars 1848. En quelques semaines, L’Assemblée nationale devient alors la voix la plus forte du camp révolutionnaire. Suspendu plusieurs fois, le journal est contraint de changer de nom. Il devient Le Spectateur en 1857, mais est interdit dès l’année suivante à la suite de l’attentat d’Orsini.
En savoir plus Données de classification - hion
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