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L’Assemblée nationale, 27 janvier 1856

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L’Assemblée nationale
27 janvier 1856


Extrait du journal

de dire quelle attitude il garde les soirs de première représentation. On connaît des auteurs qui prennent le chemin de fer et vont se promener à Saint-Germain où à Saint-Cloud. Quand le vent siffle ils frissonnent. On raconte que l’un d’eux, s’étant trompé de guichet, partit pour Maisons; chemin faisant, il met le ne* à la portière : — S’il passe des corbeaux à ma droite, c’est que mon vaudeville réussit... S’ils passent à ma gau che... triste! triste ! Et le voilà qui regarde de tous ses yeux ! Il n’y avait pas de corbeaux ce jour-là. Notre homme s’obstine. — Vous allez voir, dit-il, que j’obtiendrai on succès d’estime! Cette idée l’assoupit, et il se réveille à Rouen. Il est des auteurs qui vont au bois de Boulogne, et s’amusent à jeter des cailloux contre les arbres. Il y a toujours un peu de superstition dans ce jeu. — Si j’attrape ce bouleau, disent-ils, je triomphe. Si je l’attrape trois fois de suite, j’aurai cent repré sentations. Mais s’ils le manquent, ils recommencent*. D’autres montent en omnibus, et naviguent- avec férocité de la Madeleine à la Bastille. Quelques-uns, les superbes et les dédaigneux, se promènent dans les coulisses, et disent des mots spirituels aux jeunes premières qui passent par là. Ils sourient et sacontent l'anecdote du jour. Mettez la main sur leur cœur; ils étouffent. On en voit qui dînent eu ville, et le vin de Cham pagne avalé, jouent au wisth gravement. Mais tan dis qu’on bat les cartes, un des partners t’écrie : — Et votre drame, monsieur, le joue-t-on bien tôt? — Ou le joue ce soir, monsieur. — Ah !th ! — C'est comme je vous le dis. — Et vous n’y êtes pas ? — Oh l moi, qu?ud j’ai fini, j» ne mVccups plug...

À propos

La Gazette de France refusant de publier l’adoption de la deuxième République à la suite des Journées de février, Adrien Lavalette fonde son propre journal une semaine plus tard, le 1er mars 1848. En quelques semaines, L’Assemblée nationale devient alors la voix la plus forte du camp révolutionnaire. Suspendu plusieurs fois, le journal est contraint de changer de nom. Il devient Le Spectateur en 1857, mais est interdit dès l’année suivante à la suite de l’attentat d’Orsini.

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