PRÉCÉDENT

L’Assemblée nationale, 29 février 1856

SUIVANT

URL invalide

L’Assemblée nationale
29 février 1856


Extrait du journal

d’une méchante» femme. Ces paroles firent sur moi une vive impression. r. s ce moment, j’éprouvai pour le mariage une aversion insurmontable. Je pense cependant, je ne sais pourquoi, je pense que la prédiction de ma sibylle s’accomplira. Je tâche rai, du moins, que ce soit le plus tard possible. 56 juin. Hier est arrivé ici le prestidigitateur Apfelbanne. A la porte du restaurant on a placardé de longues affiches annonçant à l’honorable public que le cé lèbre artiste, acrobate, chimiste, opticien, donnera, ce soir, à huit heures, une grande représentation ia asile de la noblesse (c’est-à-dire dans la maison du restaurant). Le prix des places est de deux roubles et demi. Tout le monde se prépare à aller voir ce specta cle. La princesse Ligoveka elle-même veut y assis ter, quoique sa fille soit malade. Après dîner, je passais devant la demeure de Véra. Elle était à ton balcon et elle m’a jeté ce billet : « Montez chez moi, ce soir à dix heures, par le grand escalier. Tous mes gens et ceux de la prin cesse seront au spectacle ; je vous attendrai, veaez. • Enfin, la voilà donc qui se rend à sues vœux ! À huit heures, je me rends dans la salle où siège Apfelbanne. A neuf heures, la salle est remplie, le spectacle commence. Aux derniers rangs, je re connais les domestiques de Véra et de la princesse ; pas un n’y manque. Groutchnitzki est près de la scène avec sa lorgnette. L’histrion s’adresse à lui, chaque fois que, pour faire ses tours, il a besoin d’un mouchoir, d’une montre, d’une bague ou de quel que autre objet. Depuis quelque temps'Groucbnitzki ne me salue plus, et aujourd’hui il m’a regardé d'un air a?sez insolent. Je m’eu souviendrai quand nous réglerons nos comptes. Vers les dix heures, je sors. Au dehors, tout est si sombre qu’on ne peut rien distinguer. Des nuages sombres s’étendent sur les montagnes qui nous environnent. Un léger souille agite à peine la cime des peupliers qui s’élèvent...

À propos

La Gazette de France refusant de publier l’adoption de la deuxième République à la suite des Journées de février, Adrien Lavalette fonde son propre journal une semaine plus tard, le 1er mars 1848. En quelques semaines, L’Assemblée nationale devient alors la voix la plus forte du camp révolutionnaire. Suspendu plusieurs fois, le journal est contraint de changer de nom. Il devient Le Spectateur en 1857, mais est interdit dès l’année suivante à la suite de l’attentat d’Orsini.

En savoir plus
Données de classification
  • santa-cruz
  • de pontmartin
  • pellier
  • castries
  • france
  • paris
  • stockholm
  • l'amour
  • madrid
  • russie
  • vienne
  • chine
  • berlin
  • londres
  • assemblée nationale
  • armée russes
  • u n.