Extrait du journal

Christine, mais j’étais loin de me douter qu’elle les partageât. Le dernier de nos enfants va donc noua abandonner, et nous allons rester seuls, toi et moi. Elisabeth ne comprit pas immédiatement ce que Niniau voulait dire. Il fallut lui donner des explica tions plus précises. —Christine en est donc arrivée à aimer quelqu’un sérieusement? La chère enfant! C’est probablement à cause de cela qu’elle est venue hier soir m’embras ser dans ma chambre, riant et pleurant tout à la fois ; je croyais que c’était la joie que lui causait ton retour. — Pas tout à fait, comme tu le vois, reprit en souriant Ninian. — Mais pourquoi a-t-elle refusé d’épouser Ken nett, puisqu’elle se sentait entraînée vers lui? Voilà ce que je ne peux pas comprendre. — Cela est, en effet, fort singulier. Le cœur des femmes est une énigme qu’il faut souvent renoncer à deviner. Quoi qu’il en soit, il ne nous reste plus qu’à sous féliciter de ce qui arrive. Kennett sera un bien meilleur mari que tous ses autres adora teurs, et je crois qu’elle est destinée à être très heu reuse avec lui. — Seulement il n’est plus jeune ; il a dix -sept ou dix huit ans plus qu’elle. Il y a trop de différence d’âge. Je ne trouve pas, dit Ninian eu baissant les yeux, et son teint se colora légèrement. Quand un homme a vécu et souffert seul pendant de longues années, il aime bien plus tendrement la femme qu’il choisit pour sa compagne. N’es tu pas de cet a via, Elisabeth ?...