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L’Aube, 2 décembre 1944

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L’Aube
2 décembre 1944


Extrait du journal

LE CONSEIL DES MINISTRES se préoccupe de la situation à Strasbourg En l’absence du général de Gaulle, le Conseil des ministres d’hier matin a été présidé par M. Jeanneney. Le communiqué déclare que le réunion gouvernementale a été consacrée à l’expédition des affaires courantes. Les ministres ont néanmoins exa miné plusieurs questions Importantes et pris la décision de tenter un Im portant effort, destiné à fournir aux sucreries et aux industries essentiel les de l’agriculture le contingent de charbon nécessaire à leur démarrage, La situation à Strasbourg a d’autre part fait l’objet d’une communication de M. René Mayer, ministre des Tra vaux publics et des Transports. Les ponts de la ville sont intacts. L’eau, le gaz et l’électricité fonctionnent â peu près normalement. Les Allemands tient partis si vite qu’ils ont même laissé un stock assez Important de charbon. A l’heure actuelle, le port de Strasbourg n’a pas subi de des tructions. Mais l’ennemi l’occupe en core. D’autre part, les Allemands n’ont pas eu le temps de déporter la population strasbourgeoise enrôlée de force dans le Volksturm. Cependant, en certains points, la ville a souffert de la bataille. Le palais de Rohan est très endommagé, la toiture et les has-côtés de la cathédrale ont été abîmés. Bien que la gare de triage et la gare de voyageurs soient Intactes, l’accès de la ville par voies ferrées est actuellement Impossible par suite des destructions qui ont été faites sur la ligne entre Sarrebourg et Stras« LE GOUVERNEMENT est décidé à faire la pleine lumière » affirme François de Menthon A l’issue du conseil, M. de Menthon,...

À propos

L’Aube est fondée en 1932 par Francisque Gay et Gaston Tessier. Ce journal d’opinion, d’obédience catholique et de gauche, a d’abord beaucoup de mal à rallier les catholiques démocrates du pays à cause de son positionnement pas vraiment clair entre socialisme et Église. Il arrive néanmoins à fidéliser un lectorat restreint. Pacifiste et favorable à la politique de Locarno, L’Aube fut souvent violemment attaquée par la droite catholique ainsi que par l’extrême droite, notamment L’Action française.

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