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L’Aube, 3 décembre 1944

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L’Aube
3 décembre 1944


Extrait du journal

Quant à Bony, il joue à l’administra teur consciencieux : — Je m’occupais de la bonne marche et de la tenue de la maison, dit-il Et il tapait les rapports pendant que Lafont interrogeait scs victimes. Mais comment interrogeait-il ? A cette que&ior indiscrète, chacun se dérobe. Le supplice de la baignoire ? Lafont hausse les épaules. Les coups ? Il pa rait que Bony n’a frappé qu’une fois : c’était un restaurateur qui l’avait autre fois dénoncé. Alors Bony : — Je l’ai corrigé; il le méritait. Et Lafont aura finalement ce mot grandiose : — J’ai dit à Bony : « Ne soyez pas si dur ici, ce n’est pas la préfecture de police ». Malheureusement, sur tout cela, il y aura des témoins et la foule des pa triotes traqués et déportés qui crie jus(Lire la suite en 21 page, lre colonne )...

À propos

L’Aube est fondée en 1932 par Francisque Gay et Gaston Tessier. Ce journal d’opinion, d’obédience catholique et de gauche, a d’abord beaucoup de mal à rallier les catholiques démocrates du pays à cause de son positionnement pas vraiment clair entre socialisme et Église. Il arrive néanmoins à fidéliser un lectorat restreint. Pacifiste et favorable à la politique de Locarno, L’Aube fut souvent violemment attaquée par la droite catholique ainsi que par l’extrême droite, notamment L’Action française.

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