Extrait du journal
Les nuits de Paris ! Mais ce ne sont pas seulement les nuits de plaisir, les spectacles, les coûteuses lumières des boulevards, les pieuses veillées du pe tit nombre. C’est encore l’angoisse du mourant, du malade abandonné, d’une maman misérable au chevet d’un enfant ma lade, c’est la souffrance du cancéreux, des indigents qui, sans espoir ont à traverser ce long désert de l’insomnie, où les heures livrent sans hâte, l’in terminable série des secondes, c’est l’anxiété qui bat les cœurs comme le flux d’une mer démontée. Je connais une infirmière qui a eu pitié de cette détresse. Venue à Paris, il y a environ vingt ans, Marie-Josèphe Le Corre — une bretonne — eut vite fait de constater que, la nuit, les isolés, les « sans le sou » n’avaient aucun secours à at tendre. Personne, à Paris, pour répondre à l’appel de ceux qui sont seuls et pau vres et qui souffrent, sur lesquels la maladie, l’accident ont fondu à l’improviste ou qui, peut-être, ont décidé de mourir chez eux, là où ils croient toucher encore, retenir encore, — dans les objets sur la table, les cadres aux murs, que sais-je ? — quelque chose du bonheur d’hier-...
À propos
L’Aube est fondée en 1932 par Francisque Gay et Gaston Tessier. Ce journal d’opinion, d’obédience catholique et de gauche, a d’abord beaucoup de mal à rallier les catholiques démocrates du pays à cause de son positionnement pas vraiment clair entre socialisme et Église. Il arrive néanmoins à fidéliser un lectorat restreint. Pacifiste et favorable à la politique de Locarno, L’Aube fut souvent violemment attaquée par la droite catholique ainsi que par l’extrême droite, notamment L’Action française.
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