Extrait du journal
OURQUOI ne pas le dire ? Quand nous reconnaissons, sur une photographie de Moscou, les traits de JL Georges Bidault derrière le sourire grave et sur du général dé Gaulle, notre fierté nationale se rehausse d’une fierté particulière. Certes, ce n’est pas l’ancien rédacteur en chef de l’aube qui entre aujourd’hui dans l’Histoire comme ministre des Affaires étrangères de la victoire garantie. C’est l’ancien président du Conseil national de la Résis tance française. Mais, justement, le nom de notre Bidault eût-il fait l’unanimité des suffrages clandestins, notre famille d’esprit eût-elle été l’emblème commun de la vaillance et de l’hon neur secrets, si notre témoignage avait jamais vacillé ? Depuis la minute précise où les portes du temple dà| Janus se rouvrirent avec un grincement terrible, c’est-à-dire depuis que le fascisme réveilla la guerre de sa fausse tor peur, quel est le numéro de l’aube, quel est l’article de Georges Bidault qui n’ait pas démonté l’affreuse logique de la capitulation; tonné contre la tranquillité du chaos avec la même vigueur dont chacun de nous s’armait pour proclamer la rupture entre l’ordre chrétien et le désordre établi; affirmé sans se lasser que dix tonnes de réalité ne faisaient pas une once de vérité; démasqué le faux paci fisme qui, dans la meilleure hypothèse, prenait la Vie pour une idole et, dans la pire, déifiait la servitude ? Allons plus loin ! Il est bon que, pour avoir averti, en 1935 : « Prenez garde d’être un jour l’Ethiopie de quel qu’un », pour avoir dit en 1936 : « Les flammes de Guernica éclairent notre destin », pour avoir, dès l’approche de Munich, annoncé l’heure du jugement en plaçant la Tché coslovaquie martyre « devant notre conscience et devant l’Histoire », nous ayons été menacés, vilipendés, salis. Quand vint la pire épreuve, que nous avions pressentie plus encore que prévue, notre apprentissage était fait, nous étions depuis longtemps engagés sur la voie commune du calvaire et de la Vérité. Pour rester fidèles, nous n’avions qu’à suivre NOTRE chemin. A travers trop de ronces sanglantes et de charniers, c'est lui qui débouche aujourd’hui sur la grandeur retrou vée, parce qu’il était parti de la grandeur méritée. Puissions-nous demeurer dans la Révolution ce que nous aurons été dans la Victoire ! Le levain qui fait lever toute la pâte....
À propos
L’Aube est fondée en 1932 par Francisque Gay et Gaston Tessier. Ce journal d’opinion, d’obédience catholique et de gauche, a d’abord beaucoup de mal à rallier les catholiques démocrates du pays à cause de son positionnement pas vraiment clair entre socialisme et Église. Il arrive néanmoins à fidéliser un lectorat restreint. Pacifiste et favorable à la politique de Locarno, L’Aube fut souvent violemment attaquée par la droite catholique ainsi que par l’extrême droite, notamment L’Action française.
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