Extrait du journal

N ministre britannique, M. Mac Millan, qui soutint toujours la cause des peuples, en particulier celle du peuple français pendant les mois troubles qui suivirent la première délivrance de l’Afrique du Nord, et l’un des plus chics parmi les plus vaillants soldats de la vieille Angleterre, le maréchal Alexander, viennent de tou cher Le Pirée. Nous ne doutons pas, nous ne voulons pas douter, que le but de leur voyage soit de rendre les armes britanniques à la tâche pour laquelle, il y a plus de cinq ans, la Grande-Bretagne et nous-mêmes avons précisément pris les armes : restituer la nation grecque dans son indé pendance, et le peuple grec dans sa souveraineté. Il n’est que temps, en effet, de mettre un terme au scandale qui, s’il se perpétuait, aurait pour résultat de pri ver la championne des nations du crédit moral dont elle aura besoin pour tenir, dans les conseils de la paix, le rang qu’elle a noblement mérité. Et dont, au surplus, elle ne* saurait déchoir sans rompre, au détriment de tous et de la France en particulier, l’équilibre des vainqueurs. Nous ne nous excusons pas d’intervenir ici dans une querelle qui intéresse non seulement deux de nos alliés, mais encore l’enjeu spirituel de la Grande Alliance. Quand des troubles mineurs et parfois impurs éclatèrent au Liban, la presse anglaise jugea bon d’en connaître. Elle fit bien, quant au fond sinon toujours quant à la forme, car la fran chise est la loi des vraies amitiés; et rien, au surplus, de ce qui menace de dissoudre le ciment moral de. la coalition n’est étranger à aucun des coalisés. Mais notre dessein n’est pas à proprement parler de mettre en cause la politique d’un gouvernement allié. Il est, bien plutôt, de faire écho à la voix du peuple britannique telle que la presse d’outreManche l’exprime avec sa liberté coutumière, rehaussée par une vigueur singulière. (LIRE LA SUITE EN DEUXIEME PAGE. PREMIERE COLONNE)...