Extrait du journal

Fausse alerte, hier à Paris, sur le coup de midi et demi. Des journaux du soir affichaient, sur toute la largeur de la * une » : * A quatorze heures, reprise du métro. » — Chic ! se dirent les piétons forcés ou les camionneurs d’occasion, on aura le temps de fumer une bonne ciga rette à table après le déjeuner. Certains d’émettre quelques doutes. — Voyons ! répliquèrent les autres. C’est « marqué sur le journal », donc c’est vrai. Rassurés, comptables et vendeurs prirent le temps de casser la croûte. Mais, à deux heures, surprise et grilles closes : il n’y avait pas plus de métro que de beurre ce mois-ci chez l’épi cier. On attendit un peu... Sans doute le chef de station s’était-il, lui aussi, attardé autour de la table. Mais on dut se rendre à l’évidence : les grilles restaient obstinément ver rouillées. Alors on en prit son parti et. par la même occasion, le chemin de l’atelier ou du bureau, grâce au moyen de lo comotion utilisé depuis la plus haute antiquité : les pieds. Plus d’un contremaître ou chef de service grinça des dents. Mais l’alibi était là, en énormes caractères, à la première page des journaux. On se méfiera, quand même, des titres à sensation....