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L’Aube, 19 janvier 1947

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L’Aube
19 janvier 1947


Extrait du journal

reste inchangée" ASSURE T ON A PARIS pour calmer I émotion soulevée par l'assentiment de M. Couve de Murville à la procédure de Potsdam LES agences étrangères ont publié, hier, une nouvelle qui n'a pas été sans soulever une certaine inquiétude. Elles annonçaient qu'à Londres, au cours de le Conférence des sup pléants, M. Couve de Murville ne s'était pas opposé à ce que le traité de paix soit signé par un gouvernement central allemand. Ces dépêches ajoutaient _ que le diplomate français avait précisé que la France, bien que n’avant pas parti cipé aux accords de Potsdam signés en août 1945, s’estimait néanmoins liée par les décisions du conseil des ministres des Affaires étrangères, qui a, on le sait, envisagé la création d’une autorité centrale allemande. Sachant que M. Couve de Murville n’aurait pu faire une déclaration aussi importante sans instruction, on se de mandait s’il était possible qu’un gou vernement démissionnaire ait renversé de cette façon radicale la politique étrangère de la France et qu’il ait engagé l’avenir d’une manière aussi dangereuse. L’explication officielle Cependant, dans les milieux bien informés, on qualifiait cette nouvelle d’inexacte et de tendancieuse. M. Couve de Murville, précisait-on, a simplement donné son accord, comme les autres membres du conseil des suppléants, lorsque *4r William Strang leur a demandé s’ils étaient d’avis d’appliquer la procédure prévue dans le passage suivant de l’accord de Postdam : ■ Le conseil sera employé à prépa rer un règlement de paix pour l’Alle magne en vue de son acceptation par le gouvernement de l’Allemagne lors qu’un gouvernement approprié sera étabU. » Et l’on ajoutait : « Ce texte ne parle donc pas d’associer un gouvernement allemand à la signature du futur trai té. Il ne préjuge en rien ni de la for me de ce gouvernement central ou fé déral. ni du moment où il sera établi et de la manière dont 11 sera constitué L’assentiment donné par M. Couve de Murville à la procédure de Potsdam. insistait-t-on à Paris, ne constitue donc à aucun titre un fait nouveau ou un changement d’attitude de la Fran ce dans la question de l’organisation politique future de l’Allemagne. » Tant mieux ! On regrettera cependant que cer taines paroles et certains silences, certains gestes ou simplement le va gue du communiqué de Londres, aient pu rendre vraisemblable une nouvelle tendancieuse....

À propos

L’Aube est fondée en 1932 par Francisque Gay et Gaston Tessier. Ce journal d’opinion, d’obédience catholique et de gauche, a d’abord beaucoup de mal à rallier les catholiques démocrates du pays à cause de son positionnement pas vraiment clair entre socialisme et Église. Il arrive néanmoins à fidéliser un lectorat restreint. Pacifiste et favorable à la politique de Locarno, L’Aube fut souvent violemment attaquée par la droite catholique ainsi que par l’extrême droite, notamment L’Action française.

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