Extrait du journal

Au début de la seconde audience, le président lit la note allemande sur les représailles dont il était question la veille et constate que le nom de Dentz n'y figure pas. Il n'avait figuré que dans les commentaires. Au surplus, le procureur général avait déclaré vouloir ne pas en faire usage L'accusé précise qu'à son retour de Syrie il refusa à Laval d'inciter le général Giraud à retourner en Allemagne et qu'il lui refusa encore d'aller en Tunisie s'opposer aux troupes alliées. Le premier témoin appelé, le général Collet, héros de l'épopée syrienne, vient mourir. Sa déposition écrite accable Dentz dont les troupes tirèrent sur les parlementaires des F F L De cela encore témoigne par écrit le colonel de Boissoudy, blessé dans ces conditions. Les deux tirailleurs qui l'emportaient furent abattus; on trouva 96 balles dans le corps de l'un d'eux. — La plus grande partie des troupes serait venue à nous sans Dentz. conclut le témoin qui ne put venir à l'audience, étant opéré d'urgence d'un abcès à sa jambe amputée Dentz répond qu'il n'a jamais donné ordre de tirer sur les parlementaires. D'autres témoins relatent la mission Guerard-Rahn. les démarches de Dentz à Vichy en vue d un armistice, les efforts de Darlan pour envoyer cependant des renforts en Syrie. Le général Hering apporte à l'accusé son témoignage. Le procureur général Momet prononce alors son redoutable réquisitoire. — Cette affaire est un épisode sanglant de la conjuration dont Pétain fut l'âme. L'action personnelle de Pétain y est manifeste. Il présidait le conseil des...