Extrait du journal

L'ENSEIGNEMENT DE CONSCIENCE par E. ( OORMERT. Professeur au Collège de France. La France est un pays « pluraliste ». Am cours de son histoire, déjà longue, tout effort pour procurer son unité par la contrainte a échoué après avoir inutilement affaibli le pays. L'Etat, au milieu de nos diversités d’opinions, ne prend pas part i. Si la liberté de conscience est une nécessité morale, elle est aussi une élémentaire nécessité politique. On chipote aujourd'hui pour décider si la liberté de l'ensei gnement est un aspect de la liberté de conscience. Pourtant per sonne ne doute que le service de l'enseignement ne soit d'une autre nature que celui de l'enregistrement ou des contributions indirectes. Et tous les distinguos du monde ne peuvent rien contre ce fait : l'immense majorité des parents qui ont l'occasion de confier leurs enfants à l'école privée estiment obéir à un commandement de leur conscience. Or l'enseignement privé — l’Alsace et la Lorraine non comprises — reçoit 22 p 100 des enfants de France dans ses écoles primaires, et 55 p. 100 dans ses écoles secondaires. Pour ce dernier chiffre, il n'est ques tion ici, cela va sans dire, que des écoles, non des maisons de commerce. O ri peut pénser tout ce que l'on veut de l'école privée actuelle, même de sa valeur religieuse. Mais si tan; de Français veulent pour leurs enfant* un enseignement inspiré de leur foi ? S'ils préfèrent à un enseignement qui est surtout à base d'instruction un enseignement qui c*t surtout à base d’éducation 7 Car les enfants sont bien les premiers intéressés à l'œuvre de l'ensei gnement, mais leurs parents y sont après eux les plus intéresses, et iis en sont les premiers responsables. (Lire la suite en deuxième page, troisième colonne.)...