Extrait du journal

Séance du matin Le débat sur le projet de loi qui porte de 10 à 15 milliards le plafond d’émis sion des bons du Trésor a débuté hier matin, à 0 heures, sous la présidence de M. Henry Pâté, devant quelques dizaines de députés. M. Germain-Martin est au banc du gouvernement. — Je me réjouis de voir une aussi vaste assemblée s’intéresser au grave problème que nous discutons, déclare M. Amidieu du Clos qui, pour marquer son hostilité au projet use de sa procé dure favorite : la question préalable. « Tout le monde s’attendait, quand M. Flandin est venu au pouvoir, à ce qu’il fût nécessaire d’élever tous les plafonds, continue-t-il. » Il expose son point de vue avec un certain nombre de facéties de même genre. La question préalable est repoussée. M. Léon Baréty Le rapporteur général du budget monte à la tribune pour motiver l’adoption du projet par la commission des Finances. Les charges de la trésorerie se sont élevées en 1934 à 19 milliards. Pour 1935, on ne prévoit que 14 mil liards environ, non compris le déficit des chemins do fer. Cette somme se décompose ainsi : 9 milliards d’avances récupérables pour le financement des lois votées, 900 mil lions d’avances non récupérables, et 3 ou 4 milliards environ de déficit d'exécution du budget de 1935. En raison de la non-rentrée de recettes dans les premiers mois de l’année, la trésorerie doit, se procurer des ressources pour faire face à l’ensemble de ces charges. Or, le gouvernement a épuisé la fa culté d’émission de bons du Trésor qui lui avait été accordée; il faut donc trou ver des ressources nouvelles. Si l’on veut ranimer l’activité écono mique, il faut diminuer nos prix de revient. Deux éléments de ces prix, les charges fiscales et le taux de la maind’œuvre semblent difficilement compres sibles. C’est à un autre élément qu’il faut s’attaquer : l’intérêt du capital qui demeure à un taux élevé, et c’est préci sément parce que les gouvernements suc cessifs ont, dû recourir aux emprunts à long terme à des taux séduisants que le loyer de l’argent, s’est maintenu et a, même été augmenté. Si l’Etat renonça aux emprunts f» long terme. « à ce s errements des dernières années » qu’arrivera-t-il ? [VOIR LA SUITE EN TROISIEME PAGE...