Extrait du journal

Si nous en croyions l’immense majorité de nos correspondants, nous n’aurions qui’à attendre, en toute quiétude, les réabonnements « assurés » de tous nos amis de la première heure... Cette belle confiance met dans notre dur labeur une joyeuse note d’optimisme, elle nous place dans les meilleures conditions qui conviennent pour commencer une campagne. Car, en vérité, tous ceux qui veulent que V « aube » dure, qu’elle poursuive sa route, sans solution de continuité, doivent en croire notre expérience. ■ La victoire est probable, certaine même, mais à la condition que nous menions notre campagne avec une ardeur encore plus vive que lors de notre premier départ. Disons-nous bien, répétons-le sans cesse, l’effort accompli n’est rien à côté de celui qui reste à fournir. Il serait par trop présomp tueux de supposer qu’il nous sera si facile de fonder avec d’aussi faibles moyens financiers un journal qui ait quelque action sur l’opinion. Oui, nous avons fait un premier tour de force, et à peine arrivés au bout de l’étape nous avons le devoir de recommencer, dans des circonstances plus difficiles encore, notre premier exploit. Quelques-uns, pour nous aider à parcourir la première étape, avaient tenu à prélever sur leur maigre budget le viatique de leur abonnement... Plusieurs ne pourront pas renouveler ce geste insigne de leur générosité téméraire... Et pourtant les chiffres sont inexorables. Nous devons pou voir compter sur 15.000, mettons même sur 14 ou 13.000 abonne ments, tout de suite avant de remettre en route la coûteuse machine. Comment faire comprendre à tous ceux qui n’ont jamais discuté un budget de presse, combien il est vrai que les abonnements seuls peuvent assurer l’indépendance nécessaire d’un journal d’opinion ?. N’invoque-t-on pas mille prétextes pour suspendre le premier effort. Petites divergences de vues : comme si elles n’existaient pas cent fois plus importantes entre tous les journaux et leur publie. Petites incommodités, retard dans la réception du journal, etc. Ah ! Î1 faut qu*en ce moment une chose prime tout : la néces sité de conserver à la cause de la démocratie et de la paix,'un organe nécessaire. D’autres formules auraient pu être Tentées par d’autres équipes, des améliorations pourraient être apportées. Oui, oui, nous concéderons tout, mais enfin 1* « aube » existe, et avec toiite notre sincérité angoissée, nous venons dire à ceux qui hésiteraient : votre réabonnement est la condition primordiale de notre continuité. Parce qu’il nous est indispensable, vous nous l’adresserez aussitôt. Nous attendons avec confiance les courriers de demain et peutêtre même seront-ils encore plus réconfortants que ceux d’hier. Francisque GAY....