Extrait du journal
Témoignages PARIS, exultant de joie, ivre de liberté, a crié ion amour et «a reconnaissante au général de Gaulle. C'était vraiment le Paris des grands jours — le peu ple de Paris des grandes fêtes — ce peuple qui sait accueillir comme nul autre ceux qu’il aime. Et lui, au milieu des vivats, seul, i pied, comme il parais sait simple et grand à la fois. Il allait droit son che min, comme il a toujours fait depuis quatre ans. On sentait qu'aucun obstacle ne pourrait l’arrêter, tant que le but ne serait pas atteint, tant qu'il serait, comme il l’a dit lui-même, « au service du peuple de France ». Et lorsqu’une poignée de criminels tenta, au moment où il entonnait à Notre-Dame le « Magnificat » d’étouffer la grande voix qui redonna l'espérance à la France, Charles de Gaulle conti nus, imperturbable, le chant de l’action de grâces, jusqu'à I’ « amen ». Paris, qui s'y connaît en hommes, ne s’y est pas trompé. Il a senti en de Gaulle un fils de sa chair et de son esprit. La presse parisienne — cette presse étonnante qui, dans les journées d’insurrection a paru malgré les pires difficultés —- a, elle aussi, tenu à faire au président du Gouvernement provisoire l'accueil qu’il méritait. Depuis longtemps les dispositions avaient été prises, les mesures avaient été étudiées et adoptées au cours de longs et fraternels échanges d’idées. Mais les plus audacieux n’auraient jamais été imaginer que cette gigantesque et radicale transformation pourrait s'opérer avant le départ du dernier échelon allemand. Jamais la France ni le monde n’avaient tenté en matière de presse une aussi totale révolution — fascistes et hitlériens euxmêmes avaient jugé prudent de laisser aux journaux de l'ancien régime le temps d’opérer leur ralliement. La situation en France n’était, hélas ! pas la même. Jamais on n’avait assisté à un tel avilissement général de la presse d'une grande nation. Supprimer la presse qui s’était mise au service de l’ennemi était une exigence de simple moralité. Pourtant, le projet avait rencontré ici ou là quelque scepticisme, l’entreprise paraissait trop considérable, le moins timoré croyait devoir émettre quelques doutes sur ses chances de réussite et maintenant le public parisien peut juger du résultat. Près de quinxe journaux do même inspiration patriotique, de même accent de sincérité, d'égale indépendance à l’égard des puissances d'argent, d’unanime volonté de redressement total ! Et pourtant quelles riches variétés d’aspects, de talents, de chance ! Et quelle chance magnifique ! Dès le premier jour, la Franco meurtrie est guidée dans son grand effort de libération par une presse digne de confiance. Pour mener à bien la grande œuvre dé redressement national, Charles de Gaulle sait qu'il peut compter sur le concours enthou siaste d’une presse libre mais disciplinée. FRANCISQUE GAY....
À propos
L’Aube est fondée en 1932 par Francisque Gay et Gaston Tessier. Ce journal d’opinion, d’obédience catholique et de gauche, a d’abord beaucoup de mal à rallier les catholiques démocrates du pays à cause de son positionnement pas vraiment clair entre socialisme et Église. Il arrive néanmoins à fidéliser un lectorat restreint. Pacifiste et favorable à la politique de Locarno, L’Aube fut souvent violemment attaquée par la droite catholique ainsi que par l’extrême droite, notamment L’Action française.
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