Extrait du journal

De rue, 'il n'y en a pas. Un sentier à peine, pavé de grosses dalles que le temps .a effritées et que les orages ont rendu glissantes. Ce sentier va au château. Ce château est. un amas formidable de blocs de granit, de terre, et d'arbres. Il fut, autrefois, le terrible et massif gardien de la vallée, avec celui de Charbonnières et celui de Prades. Mais c'était aux... âges où des seigneurs, qui ressemblaient à des bandits, exerçaient leur suzeraineté à coups de force. Les'hommes- qui vivaient tant bien que mal à l'ombre du seigneur de Castelbouc, tantôt protégés par lui, tantôt pressurés par lui, bâtirent le long du roc ce nid d'aigle, et des générations suivirent, qui y ajoutèrent des blocs de pierre et des défenses nouvelles. Il eut, dans la région, une réputation terrible et1 séculaire. Quand vint la révolution, bien que ses propriétaires fussent de sages ci-devants qui n'avaient plus rien de farouche, on y mit le feu, par souvenir et pour le principe. Castelbouc brûla. Mais les murs, restèrent debout, la terre s'amassa grâce aux avalanches sur les tours démantelées, et il y pousse aujourd'hui de rares légumes qui servent à l'alimentation des vingtcinq habitants du village....