Extrait du journal

La belle rivière somnolente joue au serpent dans une belle robe turquoise. L'hiver ? Quelle plaisanterie. C'est la fin du printemps, c'est presque l'été, les 'rivières n'ont. point ces teimes-là en * décembre. Voyez plutôt le soleil im- ( mense dont la chaleur est .presque importune à travers la glace du compartiment ; il est d'or tout flambant neuf et 1 il'donne à toutes les choses de la nature et des- hommes die belles lignes nettes, ] des clartés éblouissantes et des joies admirables. Voyez e,él mur pignon: n'est-il pas, par Phébus Apollon, d'une blancheur éblouissante ? Voyez ces villages étages aux collines ; leurs maisons qui brillent au soleil évoquent des théories de blanches premières communiaÍltes qui se presseraient en foule autour de l'église. La nature n'est qu'endormie. Songez ! Voici venir Ja fin de l'année, ce sont les jours qui vont grandir, c'eist la prochaine victoire du jour sur là nuit ; ce sont des promesses de printemps qui dorment là dans toutes ces forêts silencieuses. Cent jours ! Qu'est-ce que cela, cent jours ? Et dans cent jours, l'hiver sera loin, des feuilles auront poussé,_ nos .espérances de victoire et de paix se seront peut-être changées en certitudes. Nous aurons peut-être donné à l'a brute allemande qui va, se précipiter sur nous le dernier coup. le coup mortel. L'humanité sera peut-être- née à la joie divine de la paix définitive....