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L’Avenir de la Mayenne, 2 mai 1915

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L’Avenir de la Mayenne
2 mai 1915


Extrait du journal

Nous avons eu la naïveté de penser que des êtres comme ceux-là s’étaient un peu polis au contact de leurs voisins, qu'ils avaient adop té quelques-unes de leurs coutumes, qu ils étaient devenus accessibles à la pitié, qu’ils ne se complaisaient plus aux spectacles des souf Irances, qu’ils avaient appris l’existence du droit des gens et qu ils étaient retenus par des pactes, par des conventions. Quelle désillusion ! Ces sauvages sont restés aussi grossiers, aussi insensibles que leurs an cêtres. Celte culture même, dont ils sont si fiers et qui recouvre leur brutalité comme d'un vernis les rend encore plus odieux, car les barbares qui ne raisonnaient pas et qui n’essayaient pas de justifier leurs forfaits étaient supérieurs à ceux qui argumentent. En fait de barbares les plus détestables sont ceux qui portent des lunetteset (pii font partie des sociétés savantes. Ceux-là ont trouvé le moyen de reculer les limites de l’infamie. Même dans les anciennes peuplades un traité signifiait quelque chose, c’était l’unique garantie. Chez les nègres du centre de l'Afrique, une convention a de la valeur. Eh bien ! chez les Allemands, un pacte ou rien, c'est identique. Souvenez vous de la manière dont M. de Bethmanri-Holwcg en a parlé et vous aurez l'explication de tout ce qui s'est passé Pour eux, pour ces hommes qui se préten dent des surhommes, d'une race supérieure, destinée à dominer le monde, un traité, c’est un chiffon de papier, qu’on s'gne pour endor mir la confiance de ses voisins et qu’on déchire, dès qu’on se croit assez fort pour ne plus rien avoir à craindre. Celte morale est fort au-dessous de celle des Papous et îles Boschimens, qui sont pourtant au dernier degré de l’échelle humaine. Nous nous étions figuré que les Allemands n'étaient pas descendus jusque-là et que par conséquent la paix était possible Mais puisqu’ils nous ont prouvé le contrai re nous ne nous y laisserons pas prendre une seconde fois, et l’on ne nous persuadera plus dorénavant que l’Europe puisse jouir de la tranquillité tant que subsistera ce camp re tranché qui s’appelle l’Allemagne. Aussi sommes-nous d’avis qu'il n'y aura rien de fait aussi longtemps que la Prusse, les Hohenzollen et toute leur bande n auront pas été mis dans 1 impossibilité de nuire. Les victimes de la guerre ne nous pardon lieraient pas tout le sang répandu, si nous laissions aux Teutons I espoir de recommen cer la lutte. Quand ils seront écrasés et que nous pour vous leur dicter nos conditions, alors il sera possible d’établir une paix durable. Mais en attendant méfions-nous de toutes ces propositions qui viennent de droite et de gauche pour arrêter les combats. Trop tard ou trop tôt. Si les femmes des pays neutres par exem ple avaient voulu intervenir pour se jeter comme les Sabines au milieu des belligérants, elles auraient pu s’élancer bien avant qu’il y eût sur les champs de bataille tant de cen taines de milliers de morts. ('/est pourquoi nous ne sommes pas émus par les bêlements plaintifs de ces femmes qui doivent se réunir à la Haye, à la fin de ce mois dans un congrès international « afin de se consulter sur tes bases de la paix en faveur desquelles il conviendrait de travailler » Quant aux socialistes allemands et aulri chiens qui viennent de s’apercevoir que la guerre causait partout des misères horribles et qu’il serait temps de la terminer, ceux-là ont l’air tout simplement de fumistes. Pour quoi prennent-ils cette résolution, seulement à cette heure où ils sentent passer le vent de la défaite ? Non, nous nous ne serons pas dupes une seconde fois et nous ne nous laisserons pas toucher par des larmes de crocodiles. Nous étions pacifiques avant la guerre, parce que nous nous imaginions que la paix était possible ; nous le redeviendrons lorsque, l’Allemagne étant terrassée nous serons sûrs de n’avoir plus aucune attaque à craindre d’elle même dans l’avenir le plus lointain. Jusque-là tenons solidement nos armes....

À propos

Fondé en 1878, L’Avenir de la Mayenne est un quotidien régional publié à Laval, puis à Rennes. Il change de nom en 1932 pour devenir Le Républicain de la Mayenne avant de disparaître en 1942.

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